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Le goût de l'histoire
Dans la première moitié du xixe siècle, nombreux sont les auteurs qui utilisent des références historiques pour construire leurs oeuvres. Les auteurs romantiques, plus particulièrement, accordent une grande importance à l'histoire, allant jusqu'à représenter des événements ou des personnages historiques importants. Victor Hugo construit ainsi ses drames sur des références historiques bien précises. Hernani représente par exemple le roi Don Carlos avant qu'il ne devienne empereur. Ruy Blas, en 1838, est également consacré à l'histoire de l'Espagne et, dès 1827, Victor Hugo représentait l'Angleterre du xviie siècle dans Cromwell. Les auteurs romantiques cherchent ainsi à sortir du cadre de l'Antiquité, ce qui les amène à se démarquer encore un peu plus des habitudes classiques. Les romans de Walter Scott, comme Ivanhoé en 1819, ont joué, à cet égard, un rôle non négligeable dans cet engouement pour l'histoire.
Des voyages instructifs
L'histoire offre aux auteurs une matière particulièrement riche : elle leur permet de représenter des situations et des individus capables de marquer les esprits. Il y a également, de la part de ces auteurs, une volonté de dépayser le spectateur. Mais représenter des époques passées et, plus encore, des pays étrangers, c'est également un moyen à la fois subtil et prudent pour évoquer des questions politiques ou sociales qui restent bien d'actualité. Ce détour par le passé et l'étranger est parfois nécessaire. Ainsi, il n'est pas sans intérêt de remarquer que lorsque Victor Hugo évoque l'Espagne dans Hernani ou Ruy Blas, ses pièces échappent à la censure, tandis que, à la même époque, lorsqu'il représente l'histoire de France dans Marion Delorme, sa pièce est interdite. En représentant la misère du peuple espagnol dans Ruy Blas, Victor Hugo permet pourtant au lecteur et au spectateur de s'interroger sur la misère du peuple français.
Des références revendiquées par Musset
Musset ne cache pas, dans Lorenzaccio, l'importance de l'histoire, bien au contraire.
Dès son origine, par les liens avec la Storia fiorentina de Benedetto Varchi et par le goût pour la Renaissance et l'Italie, que l'on retrouve chez George Sand, Lorenzaccio est un drame qui se construit sur des références historiques bien précises (...)
[...] Premier bourgeois Quelle pitié pour les familles ! Deuxième bourgeois Voilà des malheurs inévitables. Que voulez-vous que fasse la jeunesse d'un gouvernement comme le nôtre ? Cette émeute de pauvres jeunes gens réprimée dans le sang n'est pas sans rappeler celle qui a eu lieu durant la révolution de 1830. De même, quand, à la scène 6 de l'acte III, la marquise fait référence face au cardinal, qui représente le pouvoir, aux pavés qui sortiront de terre on ne peut que songer aux pavés utilisés durant les insurrections de juillet 1830. [...]
[...] L'utilisation de l'histoire dans Lorenzaccio Dans sa pièce, Musset accorde un rôle important à l'histoire, comme bon nombre d'auteurs romantiques. Mais ce voyage historique et géographique, vers la ville de Florence au xvie siècle, représente également un excellent moyen d'évoquer la société du xixe siècle L'importance de l'histoire dans les œuvres romantiques Le goût de l'histoire Dans la première moitié du xixe siècle, nombreux sont les auteurs qui utilisent des références historiques pour construire leurs œuvres. Les auteurs romantiques, plus particulièrement, accordent une grande importance à l'histoire, allant jusqu'à représenter des événements ou des personnages historiques importants. [...]
[...] Des références revendiquées par Musset Musset ne cache pas, dans Lorenzaccio, l'importance de l'histoire, bien au contraire. Dès son origine, par les liens avec la Storia fiorentina de Benedetto Varchi et par le goût pour la Renaissance et l'Italie, que l'on retrouve chez George Sand, Lorenzaccio est un drame qui se construit sur des références historiques bien précises. Les personnages représentés par Musset, comme Alexandre, Lorenzo, Côme de Médicis, ou encore le cardinal Cibo et Scoronconcolo appartiennent ainsi à l'histoire de Florence. Il y a même bien souvent, dans Lorenzaccio, un grand souci du détail historique. [...]
[...] Chaque lecteur peut ainsi tirer quelques leçons des troubles qui agitent la ville de Florence Les leçons de Lorenzaccio Les difficultés à agir Le drame de Musset ne représente pas seulement le meurtre de Lorenzo, il s'attache aussi à montrer à quel point il est difficile d'agir sur le plan politique. N'oublions pas que Lorenzo lui-même semble désabusé et répète, juste avant le meurtre qu'il va commettre, que son acte sera vain : Si les républicains étaient des hommes, quelle révolution demain dans la ville ! Mais Pierre est un ambitieux ; les Ruccellaï seuls valent quelque chose. Ah ! les mots, les mots, les éternelles paroles ! [...]
[...] Il formule lui-même un constat bien sombre : Philippe Votre esprit se torture dans l'inaction ; c'est là votre malheur. Vous avez des travers, mon ami. Lorenzo J'en conviens ; que les républicains n'aient rien fait à Florence, c'est là un grand travers de ma part. Qu'une centaine de jeunes étudiants, braves et déterminés, se soient fait massacrer en vain ; que Côme, un planteur de choux, ait été élu à l'unanimité ; oh ! je l'avoue, je l'avoue, ce sont là des travers impardonnables, et qui me font le plus grand tort. [...]
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