Crise spirituelle, mouvement "Baroque", effondrement des idéaux de l'humanisme, Malherbe, "Larmes de Saint Pierre", poésie religieuse, La semaine de Guillaume du Bartas, atmosphère d'incertitude généralisée, peintures de vanité, vue allégorique
C'est un mouvement problématique à plus d'un titre. 3 séries de difficultés :
- problème de dénomination lexicale
- problème d'identification et de reconnaissance
- problème de délimitation historique.
Le mot est attesté pour la première fois en 1531, il vient du portugais « baroco », initialement le nom de désignait un gros bloc de granite de forme irrégulière, mais s'est imposé ensuite une autre signification du terme : perle de forme irrégulière (première définition du Petit Robert). Une imperfection née d'un défaut de structure, d'où la deuxième entrée du dictionnaire qui inclut toute connotation négative pouvant s'y rattacher (irrégularité, bizarre, biscornu, choquant, étrange, excentrique).
L'idéologie sous-jacente, système de valeur implicite : la fin de l'article propose comme anonyme, trois adjectifs : « normal, régulier, classique ». La norme, la règle sont des critères esthétiques initiés du mouvement qui succède au baroque dans la deuxième partie du XVIIe : le classicisme
[...] Le dernier chant est une application historique. Cette œuvre est révélatrice d'une esthétique particulièrement violente où la Bible est l'élément qui permet de comprendre. Autre œuvre représentative : La semaine de Guillaume du Bartas, longue épopée de 6500 vers faisant référence à la Genèse, les 7 jours de la création du monde. La reconquête religieuse porte ses fruits, des théorèmes sont publiés : 500 sonnets consacrés à une méditation de la passion du Christ. L'heure est à la crise spirituelle (Jean de Sponde). [...]
[...] Cette pièce adopte une structure typiquement baroque de mise en abyme (théâtre dans le théâtre). Les frontières entre le réel et l'irréel s'estompent. Ce procédé est reflété dans le théâtre. L'évolution de la structure du théâtre au participe d'une même logique : c'est le perfectionnement de la scène à l'italienne : le plateau est coupé de la scène. Ce dispositif permet de jouer sur les effets d'illusions théâtrales en opérant des jeux d'aller- retour permanents entre espace réel et fictif. [...]
[...] Le discours répond à la rime cours manière de réduire cette réplique amoureuse à un simple flux sans consistance, volatile, comme si la parole amoureuse était le signe de l'insignifiance du bavardage vain et creux. Cette parole d'amour apparaît menacée, fragile, prononcée d'ailleurs sur le bord, rien ne stoppe le flot de cette parole amoureuse, et le mouvement syntaxique en mime le flux : la logorrhée amoureuse est suggérée par le jeu des enjambements (vers 2,3 et dont le risque est d'alourdir la phrase. Une seule phrase suggère l'état de langueur de l'amoureux, mais elle est sans cesse relancée, appuyant cet effet. Deuxième quatrain : c'est le fragment d'un discours amoureux. [...]
[...] On brode avec raffinement un thème mythologique. Humiliation de l'aurore au second quatrain, du soleil ensuite. C'est la rhétorique précieuse, on joue sur un cliché (ici l'éclat de la beauté féminine comparée aux astres). C'est une esthétique privilégiant la forme plutôt que l'idée (ici pas très originale). L'écriture joue du principe de la devinette mondaine, de l'énigme en instaurant une connivence avec le lecteur (c'est à lui de chercher, de deviner). La préciosité a aussi pour fonction la chasse à la grossièreté, ainsi que le refus systématique de toute référence réaliste (car le réel a tendance à choquer). [...]
[...] Lire le baroque et bien l'interpréter. Problème de lecture, biaisée par le classicisme, les critères esthétiques sont dérogés (manquer à ses principes, ses convictions) à l'âge classique. - courant un peu incongru (inconvenant, contraire aux usages, complètement déplacé), imparfait face à la perfection de la Renaissance, puis à celle de l'âge classique. Problème de reconnaissance, car les auteurs baroques ne se sont jamais définis comme tels. - conséquence : baroque longtemps oublié, négligé. Il faut attendre le XIX° et les romantiques pour assister à une première résurgence du baroque. [...]
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