Commentaire, et ou lecture analytique, sur la mort de Manon Lescaut de l'Abbé Prevost. Il traite de façon très complète, la mort très compliqué de Manon. Toutes les allusions y sont traitées.
[...] Le récit est aussi marqué par la résignation face à la fatalité. Il y a la description sobre de l'agonie et de la mort de l'héroïne, ainsi que quelques signes corporels qui signalent à Des Grieux l'approche de la mort de Manon. Elle a les mains froides et tremblantes la voix faible des sourires fréquents serrement de ses mains Ce sont des paroles qui sont apparemment insignifiantes ou banales. Des Grieux, des mois après les faits, semble incapable de raconter en détail leurs derniers adieux et s'en excuse trois fois auprès de Renoncour et du marquis : pardonnez, si j'achève en peu de mots exigé de moi c'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre il y a aussi des phrases lapidaires pour dire l'indicible, la mort de Manon. [...]
[...] Il a voulu que j'ai traîné, depuis, les vies languissantes misérables Des Grieux aurait préféré mourir avec Manon ; si le ciel laisse vivre, c'est qu'il le considère comme le plus coupable et qu'il veut lui réserver un éternel enfer Une fin ouverte La possibilité du rachat, de Des Grieux avance ensuite une autre hypothèse, le passé du temps du deuil, il s'apaise et laisse penser que Dieu lui donnait l'occasion de se racheter par une vie sage sa conduite scandaleuse. La mort de Manon, cause des égarements de Des Grieux, était indispensable pour sauver l'âme de Des Grieux : Manon symbolisait les plaisirs charnels, terrestres, elle restait en concurrence avec l'amour pour Dieu et la vie religieuse. C'est une conclusion austère, proche du jansénisme. L'évolution de Manon devenue vertueuse en Amérique, après avoir été la courtisane fidèle, une sorte de Madeleine repentie. Quand le gouverneur doit donner à Synnelet, elle est terrorisée et entraîne son amant dans le désert. [...]
[...] II-Le sens ambigu de la mort de Manon 1. Un châtiment divin La révélation tardive de la mort de Manon est suggérée cependant depuis le début de la confession de Des Grieux par une accumulation de tournures tragiques. Cette mort intervient alors que les amants assagis, amoureux, acceptés par la société croyaient toucher au bonheur parfait. Cette situation les précipite paradoxalement dans la tragédie. Il y a ainsi comme un châtiment divin, c'est Des Grieux qui donne une explication à cette mort et au supplice qu'il vit. [...]
[...] Le sort de Manon émeut d'autant plus que la société, loin de pardonner, l'a condamnée à un exil infâmant, suivie par la décision cruelle du gouverneur qui provoque sa mort dans les bras de Des Grieux, elle meurt comme une victime sacrificielle, en amoureuse. Conclusion Ce passage célèbre constitue le centre du roman. Présent en filigrane dès le départ, il est la dernière étape de la métamorphose des deux amants. Elle s'inscrit dans une lignée littéraire de mort d'amants maudits mais profondément émouvants par leur sincérité, en rupture avec la famille, une société et où une religion qu'ils rejettent : Tristan Iseut, Roméo et Juliette . [...]
[...] Si cette année est pathétique, cela ne constitue pas la fin du roman et de la confession de Des Grieux, elle figure le dénouement de la passion fatale qui explicite enfin les raisons du retour de Des Grieux en France. Nous montrerons tout d'abord que la mort de l'héroïne est peinte de manière à la fois étonnamment sobre et pathétique puis nous nous interrogerons sur le sens de cette mort dans l'économie du Roman. I-Un récit à la fois sobre et pathétique 1. [...]
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