La littérature du XVIIe siècle est particulièrement friande de morale. Les textes courts, souvent les contes de fées, sont ainsi de plus en plus courants, et leur côté moraliste est spécialement apprécié, surtout quand il est relevé d'une pointe d'ironie.
Les moralités explicites des Contes de Perrault semblent à première vue avoir pour fonction d'éclaircir le sens caché derrière le récit, qui selon Perrault, n'a justement pour unique fin que la morale, la « chose principale dans toute sorte de fables ». Cependant, on pourra remarquer dans un second temps que certaines moralités ne développent qu'un aspect minime du récit, par exemple lorsque la morale de Barbe Bleue ne revient pas sur les pulsions meurtrières de l'horrible mari sanguinaire. Les récits semblent donc n'être qu'un prétexte pour Perrault pour parvenir à faire entendre son jugement concernant certains aspects de sa société et des hommes qui y vivent, nous verrons d'ailleurs qu'il paraît parfois impossible d'être totalement conforme à la morale, et qu'il faut parfois user du vice pour atteindre la vertu.
[...] Peut-être le destin ? Cette moralité est un peu étrange, puisqu'on ne peut pas directement l'appliquer dans la vie, il s'agirait peut-être d'une réflexion sur les évènements qui adviennent en général. Riquet à la houppe : Tout est dit dans la formule employée par Perrault : Tout est beau dans ce que l'on aime / Tout ce qu'on aime a de l'esprit L'aveuglement de l'amour est ici pointé du doigt, on peut se référer aux on dit auquel Perrault fait référence avant d'énoncer sa morale, on dit qui affirment que la fin de ce conte est autre, et que la princesse a été aveuglée par l'amour qu'elle porte à Riquet, le trouvant moins laid une fois ses traits d'esprit découverts. [...]
[...] On peut cependant noter que Perrault lui-même en rit dans la dernière de ses leçons (voir fin de la p 73). Dans ce conte, la morale incluse dans le récit et la morale explicitée à la fin s'opposent. Le duel entre beauté et esprit est également intéressant dans Riquet à la Houppe. En effet, on ne sait pas vraiment qui y gagne le plus, l'esprit qu'on accorde à la fille stupide lui apporte beaucoup de problèmes, elle devient difficile dans le choix de son amant, par exemple. [...]
[...] Morale et moralités des contes de Perrault La littérature du XVIIe siècle est particulièrement friande de morale. Les textes courts, souvent les contes de fées, sont ainsi de plus en plus courants, et leur côté moraliste est spécialement apprécié, surtout quand il est relevé d'une pointe d'ironie. Les moralités explicites des Contes de Perrault semblent à première vue avoir pour fonction d'éclaircir le sens caché derrière le récit, qui selon Perrault, n'a justement pour unique fin que la morale, la chose principale dans toute sorte de fables Cependant, on pourra remarquer dans un second temps que certaines moralités ne développent qu'un aspect minime du récit, par exemple lorsque la morale de Barbe Bleue ne revient pas sur les pulsions meurtrières de l'horrible mari sanguinaire. [...]
[...] On distingue d'abord les moralités détachées, précédées de la mention Moralité voire Autre moralité en lettres capitales, mises en évidence par un blanc typographique, dans les récits en prose, et se distinguent par un changement de ton et un passage aux tournures impersonnelles dans les récits en vers. On peut d'ailleurs relever le fait que même dans les contes en prose, les moralités sont rédigées en vers, sans qu'il y ait cependant de forme prédéfinie, on peut noter des alexandrins comme des octosyllabes, des quatrains comme des sizains, et des rimes embrassées comme des rimes croisées. Les morales intégrées au sein du récit Parfois, on décèle la présence de Perrault au détour d'une phrase, avec une remarque discrète. Perrault s'accorde quelques commentaires à propos de ses personnages. [...]
[...] Autre exemple des contradictions des morales de Perrault, l' industrie est glorifiée dans la morale du Maître Chat, mais le marquis de Carabas n'a pas vraiment de quoi se vanter à propos de son improbable savoir-faire, puisqu'il doit tout à son chat. Un autre exemple flagrant est la morale de Cendrillon où les méchantes sœurs ne sont pas punies, mais au contraire pardonnées et mariées. Il y a là un conflit entre le désir d'éduquer l'enfant au pardon, et la crainte qu'on désire éveiller contre les conséquences de la malhonnêteté et de la méchanceté, incarnées ici par les sœurs. [...]
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