Montaigne, Les Essais, livre III chapitre 6, « Des Coches »

Résumé du document

Le texte étudié est un extrait des Essais, dans lesquels l'auteur humaniste Michel-Eyquem de Montaigne, auteur français de la fin du XVI° siècle, a regroupé ses réflexions concernant ses nombreuses lectures, des récits de voyage notamment. Montaigne était en effet très intéressé par les récentes découvertes géographiques, et les civilisations précolombiennes; il n'a donc cessé d'enrichir ses Essais jusqu'à sa mort, ce qui vaudra à cette œuvre trois parutions successives. Ainsi, dans cet extrait du chapitre 6 de la troisième partie, quelle image nous donne-t-il du Nouveau Monde, découverte majeure de la fin du XV° siècle?

Extraits

[...] La plupart de leurs réponses et des négociations faites par eux témoignent qu'ils ne nous devaient rien en clarté d'esprit naturelle et pertinence. La merveilleuse magnificence des villes de Cuzco et Mexico, et, pour plusieurs choses pareilles, le jardin de ce roi, où tous les arbres, les fruits et toutes les herbes, selon l'ordre de grandeur qu'ils ont en un jardin, étaient excellemment façonnés en or, comme, dans son cabinet, tous les animaux qui naissaient dans son État et dans ses mers ; et la beauté de leurs ouvrages en pierreries, en plume, en coton, dans la peinture, montre qu'ils ne nous étaient pas non plus inférieurs en habileté. [...]

[...] Les accusations envers l'Ancien Monde sont donc présentes dans tout le texte, même dans le troisième paragraphe qui pourrait au premier abord apparaître comme une simple apologie du génie artistique du Nouveau Monde, ainsi que de ses qualités. Toutefois, la dernière phrase est donc encore une critique très négative envers l'Ancien Monde, Montaigne prouvant ici que si les colonisateurs avaient eu les qualités dont les Indiens étaient pourvus, ils n'auraient pas atteint leur but et auraient abandonné avant tant de massacres et d'infamies. [...]

[...] Mais même si ces idées étaient partagées par la majorité des penseurs humanistes, la virulence du texte prouve qu'elles étaient loin d'être partagées par tous, puisque Montaigne juge si utile de les défendre ainsi. [1]Êtres surnaturels. [2]Dans l'Antiquité, femmes qui prédisaient l'avenir. [...]

[...] Cela implique donc que les colons possédaient ces défauts, ce qui est réaffirmé plus explicitement ensuite, Montaigne écrivant que nous avons plié les civilisations nouvelles vers la trahison, luxure [ . cruauté, sur le modèle de nos mœurs L'extrait étudié est donc aussi positif pour le Nouveau Monde qu'il est négatif pour l'ancien, et cette confrontation est présentée avec de nombreuses constructions dignes d'un discours et qui donnent au texte une importante visée polémique, visible surtout dans le quatrième paragraphe. [...]

[...] Montaigne était en effet très intéressé par les récentes découvertes géographiques, et les civilisations précolombiennes ; il n'a donc cessé d'enrichir ses Essais jusqu'à sa mort, ce qui vaudra à cette œuvre trois parutions successives. Ainsi, dans cet extrait du chapitre 6 de la troisième partie, quelle image nous donne-t-il du Nouveau Monde, découverte majeure de la fin du siècle ? Un monde nouveau est d'abord présenté de façon positive, puis un monde ancien dévalorisé, ce qui aboutit à un texte particulièrement polémique. Dans le texte, Montaigne oppose effectivement deux mondes. [...]