Analyse de l'introduction d'Au lecteur tiré des "Essais" de Montaigne.
[...] DEUXIÈME PARAGRAPHE Montaigne veut donc limiter ses lecteurs à ses proches "domestique et privée" se précise par " parents et amis". Il donne une première justification à cette autobiographie; il veut lutter contre la mort. L'antithèse entre "perdu" et "retrouvé" met en valeur sa justification. En quelques sortes l'écriture permettrait de survivre Il se justifie une seconde fois en expliquant qu'il ne veut pas que l'on ait une fausse image de lui. L'autobiographie, selon lui, met en jeu une communication entre les êtres, il peut ainsi mieux se faire connaître, mieux faire savoir ce qu'il est vraiment. [...]
[...] Dans le premier paragraphe, l à 4 : s'adresse au lecteur Dans le deuxième paragraphe, l à 8 : précise qu'il lui destine cet ouvrage Dans le troisième paragraphe, l à 16 : peinture de lui-même et limite à cette sincérité Dans le quatrième paragraphe, l à 19 : congédie le lecteur PREMIER PARAGRAPHE Le lecteur est directement interpellé et tutoyé. Il est interpellé de façon impérative "t'avertit", "lecteur". Il est interpellé et mis à l'écart. Montaigne n'a pas écrit pour lui. [...]
[...] Il congédie le lecteur. Il récapitule le projet dans une formule "je suis moi-même la matière de mon livre". Il se pose le problème auquel il est confronté, et c'est lui le premier écrivain à y être confronté, comment un sujet particulier peut-il intéresser un public ? Il est conscient du paradoxe de l'autobiographie. CONCLUSION Montaigne expose ici son dessein avec une grande modestie : ce livre est destiné selon lui uniquement à ses proches ; mais on peut sentir une légère hypocrisie chez l'auteur : pour que l'on se rende compte qu'il ne recherche pas la faveur du monde, il faut bien que l'on lise son ouvrage. [...]
[...] Il y a une certaine agression envers le lecteur, il n'a aucune considération pour lui. Il précise bien les rapports qu'il veut entretenir avec lui, et aussi avec ses proches. Lecture du texte C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit, dés l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus altière et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi. [...]
[...] Il oppose son moi que l'on présente aux autres (moi social) et son moi profond (celui qu'il présente). Cette communication brise le superficiel. Aux lignes et 16, il donne des limites à l'écriture autobiographique, si Montaigne avait vécu ailleurs (il veut dire dans un pays de censure moins sévère), il aurait écrit sur lui encore plus de choses mais il est occidental et doit respecter certaines règles de la bienséance. QUATRIÈME PARAGRAPHE Montaigne pose la forme la plus logique de la conclusion "adieu donc". [...]
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