Rappelons tout d'abord que lorsque Molière affirme au XVIIe siècle « les comédies ne sont faites que pour être jouées », il faut prendre le mot « comédie » au sens général , c'est-à-dire à l'ensemble des pièces (comédies, tragédies, drames…). AU XVIIe siècle, le mouvement dominant est le classicisme, sous le règne de Louis XIV. Le but du classicisme, qui se retrouve dans la plupart des pièces de théâtre, et d'instruire le lecteur et le spectateur tout en les distrayant. La question de savoir si les pièces de théâtre sont faites pour êtres jouées ou bien lues, ou les deux se pose donc. Nous allons donc étudier cet aspect du théâtre selon lequel les pièces sont uniquement destinées à être jouées. Nous verrons enfin que la mise en scène d'une pièce permet de dépasser l'opposition entre lire une pièce et assister à sa représentation.
La pièce de théâtre, telle qu'on la définissait au XVIIe, était avant tout écrite pour être jouée devant une assemblée par des acteurs. Mais cette vision perdure encore aujourd'hui.
[...] Les didascalies, témoins du but de la pièce Les didascalies et notes de mise en scène sont plus ou moins nombreuses selon les pièces mais toujours importantes. Elles permettent bien sûr au lecteur de visualiser ce qui est censé se passer sur scène, mais ce sont avant tout des notes de l'auteur destinées au metteur en scène ou aux acteurs et font partie intégrante de l'œuvre, ce qui prouve que le but premier de l'auteur est bien que sa pièce soit jouée. Témoin la pièce La leçon d'Eugène Ionesco où les didascalies sont prépondérantes, précises et longues. [...]
[...] Mais la lecture de la pièce est aussi nécessaire Néanmoins, l'aspect du théâtre qui n'est fait que pour être jouée qu'énonce ici Molière est à nuancer. En effet, la lecture d'une pièce a ses avantages. La lecture permet une compréhension en profondeur Le principal avantage de la lecture sur la mise en scène est qu'elle permet de donner du temps au lecteur pour comprendre en profondeur de quoi parle l'auteur, à quoi il fait référence, etc Ce qui n'est pas absolument pas possible lors d'une représentation où le lecteur doit être attentif à ce qui se passe sur scène, car les acteurs sont tenus à une rapidité relative d'exécution. [...]
[...] Mais cette vision perdure encore aujourd'hui. L'importance du public En effet, le rôle premier d'une pièce est d'être jouée, et jouée devant une assemblée ; la présence de l'assemblée est prépondérante dans la définition que fait Corneille de la tragédie, afin que s'opère la purgation des mœurs, propres aux émotions suscitées par le théâtre : il s'agit du phénomène de catharsis, propre aux tragédies, et qui montre bien l'importance de la représentation sur scène. Cet aspect est en partie valable pour la comédie ; en effet elle a aussi pour but de corriger les mœurs, mais par le rire castigat ridendo mores ce qui ne peut se faire qu'en assemblée réunie, et avec des éléments scéniques à observer. [...]
[...] Conclusion La lecture de l'œuvre est donc nécessaire à une compréhension en profondeur et permet au lecteur de se forger une opinion personnelle avant d'assister à la représentation, qui est une adaptation personnelle de la pièce par le metteur en scène. Néanmoins, assister à une représentation en compagnie d'autres personnes est toujours plaisant, sans doute plus que de lire l'œuvre pour la majorité des personnes ; En effet, comme l'affirme V.Hugo, lors d'une représentation des liens se nouent entre les personnes assemblées là pour assister à la mise en scène d'une œuvre, qui est sans doute le but premier du théâtre. [...]
[...] Le but du classicisme, qui se retrouve dans la plupart des pièces de théâtre, et d'instruire le lecteur et le spectateur tout en les distrayant. La question de savoir si les pièces de théâtre sont faites pour êtres jouées ou bien lues, ou les deux se pose donc. Nous allons donc étudier cet aspect du théâtre selon lequel les pièces sont uniquement destinées à être jouées. Nous verrons enfin que la mise en scène d'une pièce permet de dépasser l'opposition entre lire une pièce et assister à sa représentation. I. [...]
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