Dissertation portant sur le théâtre et mettant la mesure dans laquelle le metteur en scène peut être considérer comme le véritable créateur de la pièce représentée qui est cependant écrite par un autre que lui. Comment pouvons-nous expliquer l'existence d'une multitude de représentations différentes pour une seule et même pièce ? S'il respecte le texte où est sa part de liberté ? Le metteur en scène peut-il être considéré comme le véritable créateur de la pièce à laquelle il donne vie ?
[...] S'il n'est pas le véritable créateur de la pièce représentée, il est le véritable créateur de spectacle donné. [...]
[...] Après cette réflexion, nous pouvons considérer le metteur en scène comme créateur à part entière de la mise en forme de la pièce, qu'il s'agisse du décor, des vêtements ou encore de l'âge des personnages. Comme Artaud, le metteur en scène peut être vu comme le véritable artiste de théâtre, du fait qu'il est chargé du maniement des moyens d'expressions spécifiques, ceux de la scène. Mais, malgré tout, il n'est pas créateur de l'histoire que raconte la pièce qu'il fait représenter. [...]
[...] Le metteur en scène se voit donc contraint de les prendre en considération. Celles-ci sont souvent présentes pour apporter des éléments de compréhension au lecteur et jouent donc un rôle d'autant plus important lorsqu'il s'agit de la représentation de la pièce. Elles articulent bien souvent les répliques entre elles mais servent aussi à la progression de l'histoire. Chez Ionesco et notamment dans sa pièce Le roi se meurt, les didascalies donnent tout son sens au dénouement. Cette pièce raconte l'agonie d'un roi malade guidé par sa femme vers son trône juste avant sa mort. [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on considérer le metteur en scène comme le véritable créateur de la pièce représentée, écrite par un autre que lui ? Le terme de pièce de théâtre désigne à la fois le texte écrit et le spectacle mis en scène. Cependant, ces deux natures de la pièce de théâtre sont différentes et ne constituent pas le même travail. L'écrivain invente une histoire et le metteur en scène se charge de représenter sur scène cette histoire. On ne se pose alors pas la question de savoir qui est le véritable créateur de la pièce représentée, puisqu'il nous semble évident qu'il s'agit de l'écrivain qui est à la base même de l'existence de la pièce. [...]
[...] Ainsi Antoine Vitez a préféré la sobriété avec pour tout décor deux chaises, une table et un chandelier, alors que Benoit Clément a opté pour un espace partagé entre les références au spectacle avec les micros, la loge d'acteur ou encore les coulisses au milieu de la scène, et la référence au caractère dépressif d'Alceste avec le canapé et les mouchoirs, la référence à la Cour avec le petit salon au fond. Ceci prouve bien la grande liberté du metteur en scène et donc son travail de réflexion et de création. Cependant ce travail d'interprétation ne peut se faire qu'à partir d'un support. L'écrivain de la pièce a donc un rôle et une importance évidente dans la mise en scène de sa pièce. Le travail du metteur en scène s'effectue donc à partir d'un texte écrit et créé par un autre que lui. [...]
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