Dans quelles mesures Baudelaire va-t-il s'atteler à la rénovation du Romantisme ?

Thèmes abordés

Littérature, Baudelaire, romantisme, Ancien Régime, classicisme, Moyen-âge, noblesse, Révolution française, féodalisme, Le Mal du Siècle, républicanisme, opinion politique, allégorie, poésie, évolution des moeurs, spleen, démocratie représentative, Ruy Blas, George Sand, Victor Hugo, double postulation, Les misérables, Jean Valjean, théorie des correspondances

Résumé du document

Le romantisme né au confluent de deux mondes, celui de l'Ancien Régime et celui du monde moderne, illustre le combat de ces derniers. C'est sur des principes issus d'un Moyen Âge vu comme très noble (plutôt au sens moral qu'au sens aristocratique) que s'appuient les romantiques : la noblesse de coeur principalement, la noblesse des armes et la gloire du combat, la noblesse morale d'une vie ancienne pure et saine, et ce jusqu'à adopter un nom issu du Moyen Âge. Ces principes sont confrontés à la Révolution française et ses conséquences. Cette dernière a fait découvrir au peuple français un idéal de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, ces principes sont appliqués dans le cadre d'une vie politique active, d'une mise en place de relatives libertés individuelles et dans l'enrôlement de la majorité des hommes pour servir la Patrie dans ces armées.

Extraits

[...] Ces luttes rapportées au monde littéraire le placent dans une situation ambigüe qui constituera Le Mal du Siècle. Ainsi Victor Hugo dans les Misérables présente un idéal révolutionnaire porté par les amis de l'ABC, avant de le confronter à l'Ancien Monde lors de la journée insurrectionnelle du 5 juin 1832 (quatrième livre). La pensée politique de Victor Hugo est aussi intéressante à évoquer, dans sa jeunesse il est d'abord royaliste, puis se déplace vers le centre de l'échiquier politique avec le temps. [...]

[...] On voit ici la différence qu'il y a entre Baudelaire et les autres romantiques rien que dans la façon de concevoir la poésie. Certains romantiques se servaient de leur imagination pour alimenter leur travail poétique, à l'image de Prosper Mérimée qui dans la Vénus d'Ille rend une statue antique en bronze de Vénus, ayant des pouvoirs qui surpasse la compréhension humaine, coupable de l'assassinat de M. Alphonse de Peyrehorade, lors de sa nuit de noces. D'autres puisent dans le passé, à l'image d'un Victor Hugo qui situe l'action de Ruy Blas au temps des Espagnes très catholiques du XVIIe siècle. [...]

[...] Ainsi, il a la volonté d'écrire des poèmes universels et se débarrasse donc du côté pompeux de certains romantiques. Cependant cette évolution des mœurs n'est pas totalement aboutie surtout à propos de l'Amour. En effet, il est toujours aussi soudain, fort et destructeur qu'auparavant, à l'image d'une Marianne qui, pour le simple caprice de prendre l'amant qu'elle a choisi, devient amoureuse d'Octave qui ne l'aime pas. Donc elle éconduit Cœlio, amoureux de transit, puis provoque indirectement sa mort, dans Les Caprices de Marianne de Alfred de Musset. [...]

[...] Dans quelles mesures Baudelaire va-t-il s'atteler à la rénovation du Romantisme ? Sa rénovation du Romantisme En tout premier lieu, nous allons voir dans quelles mesures Baudelaire va s'atteler à la rénovation du Romantisme. Par le délaissement de certains aspects du Romantisme Nous commencerons par voir comment il se débarrasse de certains aspects du romantisme, notamment certains principes d'une société d'Ancien Régime et du Classicisme qui à l'époque semblaient déjà obsolètes et qui aujourd'hui nous semblent totalement ridicules. Le romantisme né au confluent de deux mondes, celui de l'Ancien Régime et celui du monde moderne, illustre le combat de ces derniers. [...]

[...] A contrario, Baudelaire est à mille lieues de cette vision de l'homme et de la poésie, justement par le principe même de double postulation. C'est ainsi que la phrase de Flaubert peut prendre tout son sens. D'une part Baudelaire a rajeuni le Romantisme par l'abandon de certaines habitudes qui ont vécu, par la théorie des correspondances et par la double postulation. Et d'autre part, il ne ressemble à personne, car ses méthodes de travail lui sont propres étant donné qu'il est le précurseur et l'unique personne à travailler de la sorte lorsque Flaubert lui écrit en 1857. [...]