Nerval écrivain du XIX° siècle et Primo Levi auteur du XX° siècle, ont écrit respectivement Aurélia paru en 1855, et Si c'est un homme en 1947. Ces deux œuvres s'inscrivent dans la continuité de L'Odyssée d'Homère, de L'Enéide de Virgile et de L'Enfer de Dante, qui sont les trois œuvres fondatrices de la thématique de la descente aux Enfers. Cette thématique pose la question des limites de l'écriture, du langage, à représenter l'irreprésentable. On peut se demander dans quelle mesure Aurélia et Si c'est un homme sont l'expression de l'irreprésentable. Cela pose un problème : comment comprendre que les mots, le langage soient insuffisants pour exprimer l'enfer, et qu'en même temps l'enfer soit exprimé malgré tout dans ces œuvres à travers des mots ? Nous tenterons d'y répondre à travers l'expression de l'irreprésentable d'une part, les limites du langage à exprimer l'irreprésentable d'autre part, et enfin les moyens utilisés pour vaincre ces limites et ainsi, représenter l'irreprésentable.
[...] Sa douleur dépasse le langage, relève de l'indicible. Il faudrait de nouveaux mots pour exprimer l'enfer qu'il a vécu selon lui : Nous disons faim - fatigue ( peur ( douleur ( hiver ( et en disant cela nous disons ( ) des choses que ne peuvent exprimer les mots libres Si les lager avaient duré plus longtemps, ils auraient donné le jour à un langage d'une âpreté nouvelle »p.192. Cette œuvre a beau exprimer l'irreprésentable, le langage ne suffit pas à tout dire car l'enfer concentrationnaire dépasse l'humain et les mots de l'homme. [...]
[...] Donc la référence aux textes fondateurs permet aux deux auteurs d'insérer une métaphore de la descente aux Enfers, et ainsi de vaincre les limites de l'écriture à représenter l'irreprésentable. Les deux œuvres expriment l'irreprésentable : l'horreur, le rêve et la folie. Cependant le langage a des limites, il ne peut pas toujours exprimer ce qui dépasse l'humain car il est insuffisant. Les auteurs ont donc recours à des moyens afin de représenter l'irreprésentable le mieux possible. On peut se demander si avec l'évolution de la langue et des mots, ces derniers suffiront à représenter l'irreprésentable. [...]
[...] Dans quelle mesure les oeuvres Aurélia de Nerval et Si c'est un homme de Primo Levi sont-elles l'expression de l'irreprésentable ? Nerval écrivain du XIX° siècle et Primo Levi auteur du siècle, ont écrit respectivement Aurélia paru en 1855, et Si c'est un homme en 1947. Ces deux œuvres s'inscrivent dans la continuité de L'Odyssée d'Homère, de L'Enéide de Virgile et de L'Enfer de Dante, qui sont les trois œuvres fondatrices de la thématique de la descente aux Enfers. Cette thématique pose la question des limites de l'écriture, du langage, à représenter l'irreprésentable. [...]
[...] Il exprime le rêve à travers l'indétermination également : une vieille servante que j'appelais Marguerite »p.29, la fusion de plusieurs images en une seule : j'avais l'idée que ( ) mon aïeul était dans cet oiseau »p.29 et des détails incongrus. L'écriture du rêve et de la folie sont l'expression de l'irreprésentable pour le lecteur. Les deux œuvres sont l'expression de notions telles que l'horreur, le rêve et la folie, qui sont irreprésentables pour le lecteur, il ne peut les imaginer. Cependant les œuvres connaissent des obstacles à l'expression de l'irreprésentable. Aurélia et Si c'est un homme expriment l'irreprésentable jusqu'à un certain point, car le langage, l'écriture ont des limites. [...]
[...] Effectivement, suite à cette immense perte Nerval est à la fois mélancolique et excité car il se met en quête de la femme perdue, ce qui représente un divertissement pour lui. L'horreur de la mort plonge Nerval dans l'horreur de la folie, dans la cyclothymie. Le lecteur ne peut se représenter ce qu'a ressenti Nerval au moment du décès d'Aurélia, ni la maladie qui l'a touché ensuite. La folie qui découle de cette mort est irreprésentable pour le lecteur, même si elle est exprimée dans Aurélia. [...]
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