Forme littéraire, argumentation plus efficace, proche du destinataire, écrivain, efficacité de la forme littéraire
L'écrivain est quelqu'un qui maîtrise parfaitement la langue, ses procédés et leurs effets ; il saura donc choisir le mot juste pour transmettre de la façon la plus exacte qui soit l'opinion qu'il défend.
Exemples : 1) la morale qui devient proverbe chez La Fontaine dans « Les Animaux malades de la peste » : « Selon que vous serez puissant ou misérable/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
[...] III-2 Une efficacité qui suppose une connivence entre l'auteur et son destinataire et pose le problème de l'efficacité de la forme littéraire Le rire peut installer une connivence entre le lecteur et l'auteur à condition qu'ils partagent les mêmes références : par exemple, le poème Le peuplier et le roseau de Raymond Queneau suppose que le lecteur connaisse la fable de La Fontaine Le chêne et le roseau Le jeu sur l'implicite dans la fable ou le conte voltairien suppose aussi une connivence. Cependant, la censure ne permet pas l'expression claire des opinions. Il n'est pas certain que le lecteur comprenne les allusions (exemples : le chapitre 20 de Candide dans lequel Voltaire critique certains de ses contemporains ; les sonnets satiriques des Regrets de du Bellay). [...]
[...] III-3 La séduction exercée par l'oeuvre littéraire ne risque-t-elle pas de nous faire oublier la dimension argumentative ? Si certaines oeuvres ancrées dans leur époque (les romans de Zola consacrés à l'histoire d'une famille sous le Second Empire traversent les siècles, c'est que leur fonction argumentative n'est pas première. Nous ne lisons pas Germinal pour nous documenter sur les mines et la révolution industrielle. Nous apprécions Le Silence de la mer de Vercor indépendamment de son incitation à la Résistance, simplement pour l'histoire d'un amour impossible que cette oeuvre raconte. [...]
[...] Dissertation : Dans quelle mesure la forme littéraire peut-elle rendre une argumentation plus efficace ? I La forme littéraire rend l'argumentation plus accessible I-1 Le souci de la perfection L'écrivain est quelqu'un qui maîtrise parfaitement la langue, ses procédés et leurs effets ; il saura donc choisir le mot juste pour transmettre de la façon la plus exacte qui soit l'opinion qu'il défend. Exemples : la morale qui devient proverbe chez La Fontaine dans Les Animaux malades de la peste : Selon que vous serez puissant ou misérable/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. [...]
[...] Ionesco et le langage vide de nos conversations (La Cantatrice chauve). II- 2 Le texte tragique ou pathétique suscite une émotion Le registre pathétique touche le lecteur et l'amène à partager la critique véhiculée par le texte. Exemples : de nombreuses pages de Victor Hugo (Le Dernier Jour d'un condamné, Claude Gueux, Les Misérables, Souvenir de la nuit du 4 dans Les Châtiments) ou de Zola. Le registre tragique : le lecteur (ou le spectateur) est ému par un personnage prisonnier de son destin. [...]
[...] La réflexion devient accessible dès lors que la forme littéraire la rend concrète. La fable : les animaux donnent une image de la société ; sans parler de la nécessité de contourner la censure, le lion par exemple peut permettre d'exprimer une réflexion sur le pouvoir monarchique Les Animaux malades de la peste Les obsèques de la lionne Le roman : Germinal de Zola propose une réflexion sur les conditions de la révolution industrielle ; La Condition humaine de Malraux pose la question de l'engagement politique. [...]
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