Correspondant à la dernière des trois périodes distinguées par les grammairiens du Musée d'Alexandrie dans leur travail de classement des comédies attiques, la Comédie Nouvelle commence aux alentours de 320 avec les débuts de la carrière de Ménandre, son principal représentant...Ainsi, dans quelle mesure peut-on considérer la Comédie Nouvelle, et donc les œuvres de Ménandre, son plus grand représentant, comme un reflet de la société hellénistique qui apparaît être en rupture avec les époques précédentes ? Pour cela, nous verrons, tout d'abord, la nouvelle conception du théâtre à l'époque hellénistique, puis en quoi Ménandre en est son illustre représentant avec la Comédie Nouvelle, et enfin l'éthique et l'esthétique de la Comédie Nouvelle selon Ménandre...
[...] Ménandre traite ici un fait que l'on retrouve dans la société athénienne de l'époque. En effet, la cité subit des transformations avec le passage d'une vieille économie agricole à une économie basée sur les échanges commerciaux. L'argent devenant plus abondant, les jeunes gens s'enrichissent plus vite ce qui incite à une vie de luxe en opposition avec les plus anciens toujours attachés aux biens matériels et qui se montrent donc avares. Du type à l'individu : l'essor de la comédie de caractère L'art de Ménandre se manifeste aussi dans la présentation des caractères. [...]
[...] Cela vient notamment du fait que la comédie nouvelle doit beaucoup aux philosophes. Ménandre semble donc s'intéresser à la morale d'Aristote qui était devenue, après la conquête macédonienne, la morale officielle de la cité. Elle justifiait l'idéal du jeune athénien beau et bon (kalos kaï agathos). Cette alliance se place naturellement dans les œuvres de Ménandre qui tente de populariser la philosophie car il a été l'élève de Théophraste au Lycée, lui-même disciple d'Aristote. Ce thème que nous abordons rejoint un peu l'idée de moralisation des pièces de Ménandre citée dans la première sous- partie. [...]
[...] La transformation des représentations théâtrales La mise en scène est un aspect du théâtre qui se modifie beaucoup à l'époque hellénistique. Elle est en général plus sobre que dans la Comédie Ancienne. Cette transformation de la représentation passe en effet tout d'abord par les masques et les costumes. Les personnages abandonnent en bonne partie les costumes grotesques. Quant aux masques, ils ont désormais un aspect plus naturel quelque peu stéréotypé tout de même mais moins caricaturaux que pour la Comédie Ancienne. [...]
[...] Le célèbre valet ressemble d'ailleurs à l'esclave grec qui comme lui est le héros celui qui mène l'histoire à une fin heureuse. Ménandre connaît donc une postérité hors du commun surtout lorsqu'on sait qu'il y a peu de temps encore on ne connaissait que peu d'écrits de lui. [...]
[...] Conclusion : Dans ses pièces, Ménandre s'attache donc à retranscrire la société de son temps telle qu'il la perçoit. L'intérêt des citoyens se déplace de la place publique à le demeure privée avec un accent sur les préoccupations psychologiques comme l'argent, la vie familiale et surtout l'amour. Ménandre donne une nouvelle vision de monde hellénistique où l'homme n'est plus enfermé dans la cité mais il devient un citoyen du monde (cosmopolitès) au cœur d'un immense empire. Il est alors difficile de considérer la comédie nouvelle comme un position de repli car elle apparaît au contraire comme une création originale. [...]
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