Maurice Renard, lecture, lecture compréhensive, lecture émotionnelle, femme de chambre, femme de salon, émotions, compréhension, oeuvre, information, enjeux, compréhension du texte, mots, roman, Flaubert, Stendhal, réel, beau, écrivain, sensations, sentiments, Aristote, réflexion, interprétation, impressions, ressenti, lecture réflexive, critique, références, symboles, histoire, récit, Brecht, Galilée, scientifiques, groupes sociaux, comédie politique, valeur discursive, état des choses, statut de la femme, Zola, roman naturaliste, Rougon-Macquart, peuple, Suskind, Le Parfum, mise en abime, indices, enquête, sens, relecture, lecture sérieuse, Rabelais, catholicisme, protestantisme
Le sujet oriente la réflexion autour de la question de l'appréciation d'une oeuvre littéraire, de sa compréhension qui dépendrait du mode de lecture adopté, du dépassement de l'énoncé par le lecteur pour se laisser envahir par les émotions qu'il émet. Puisque l'oeuvre est pour Renard un moyen de transmettre des émotions et non une simple information, le lecteur doit nécessairement éviter de lire de manière compréhensive, mais adopter une lecture émotionnelle, sous peine de passer à côté de ce que l'auteur lui suggère à travers ses mots. Or, écriture et lecture se produisent en différé et l'auteur et le lecteur ne peuvent échanger, l'auteur ne peut confirmer la bonne compréhension ou non de l'oeuvre par le lecteur. En ce sens, une lecture émotionnelle peut aboutir à des interprétations erronées. Ainsi, l'auteur peut préconiser une lecture compréhensive afin de saisir les enjeux du texte, l'information principale. Cependant, on ressent bien les limites de ce type de lecture et la nécessité de combiner lecture émotionnelle et lecture compréhensive pour accéder à une compréhension globale du texte.
[...] Maurice Renard et les deux formes de lecture Anna de Noailles affirme « [qu]'en écrivant un roman, je ne poursuis que l'exactitude de l'émotion. » Pour l'écrivaine, retranscrire avec précision et authenticité les émotions à travers les mots prime sur le contenu de l'œuvre. Cet avis est partagé par Maurice Renard qui soutient « il arrive qu'un écrivain, en assemblant ses mots et ses phrases, leur demande moins d'exprimer sa pensée que de suggérer au lecteur certains sentiments et certaines sensations. [...]
[...] Il saisit alors la portée didactique de l'œuvre et les intentions de Rabelais, qui rejette le catholicisme et vante le protestantisme. Ainsi, la citation de Renard nous montre que l'œuvre possède toujours deux faces, un premier et un arrière-plan, le premier étant pour lui celui de l'émotion, des sensations et le second celui de la compréhension de l'œuvre alors que pour d'autres la compréhension prime. Or, se focaliser sur une lecture émotionnelle ou compréhensive empêche un accès à l'intégralité de la signification, de l'essence de l'œuvre. [...]
[...] Cependant, le lecteur, quel que soit son mode de lecture, est producteur de sens. Parfois, le lecteur construit son « propre » sens du texte, car il n'est ni instantanément donné à la première lecture, d'autant plus si elle est émotionnelle, ni forcément comprise même avec une lecture active. Car, la lecture est comme dit précédemment, une sorte de conversation en différé entre l'auteur et le lecteur. L'écrivain « parle », retranscrit dans ses mots son style, raconte une histoire construite selon un schéma spécifique. [...]
[...] La pièce invite alors le spectateur à réfléchir sur ces mécanismes, qui ne peuvent être compris qu'en adoptant une lecture active et compréhensive. Un autre exemple probant est celui de La colonie, Marivaux. Cette pièce possède un aspect révolutionnaire, car elle pose sur la scène la question de l'égalité des genres et de l'égalité sociale. Il s'agit donc d'une comédie politique, qui possède une valeur discursive, car adresse un discours aux spectateurs sur l'état des choses (statut de la femme) et est engagée. Enfin, une lecture compréhensive est nécessaire, car l'œuvre peut se présenter comme « journal d'information ». [...]
[...] Le roman devient alors poésie. Il est donc nécessaire de lire de façon émotionnelle pour apprécier le travail de style de l'écrivain qui vise à transmettre des émotions et sensations au lecteur, au-delà de la simple compréhension de l'œuvre. De même, la description de l'intérieur de Mme Vauquer dans Le père Goriot de Balzac restitue l'atmosphère de l'endroit. En effet, Balzac recourt à des mots inconnus « des quinquets d'argan », mais grâce au travail des sonorités et la présence d'allitérations et d'assonances, le texte devient poésie et produit des images, donnant l'impression que l'objet existe et les effets qu'il produit. [...]
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