« Une Vie » est le premier roman de Maupassant. A 27 ans, il est vu comme un écrivain aux débuts prometteurs. Dans une lettre du 10 décembre 1877, adressée à Flaubert, son maître et ami en littérature, Maupassant évoque pour la première fois son projet d'écriture : « J'ai fait aussi le plan d'un roman ». 6 années s'écoulent entre cette date et la parution du livre en 1883. Durant ces 6 années, Maupassant hésitera entre confiance et découragement…
Pourtant, tout semblait bien parti, notamment aux yeux de Flaubert, qui montre un enthousiasme sans retenue : il dit : « Ah ! oui cela est excellent, voilà un vrai roman, une vraie idée ». Cependant, Maupassant n'oublie pas la leçon de son maître et ne tombe pas dans la facilité.
[...] - Chapitre IX : Mort d'une mère Une année passe. Au printemps suivant, Jeanne découvre une nouvelle infidélité de son mari : il est l'amant de Gilberte de Fourville. A ce traumatisme, qui fait perdre à Jeanne toute attirance pour la sexualité, vient s'ajouter un autre drame. Adélaïde vieillit, puis meurt. Jeanne, en retrouvant des lettres de sa mère, s'aperçoit que celle-ci avait entretenu une liaison durable alors qu'elle était mariée : l'idéalisme de la jeune femme est une fois de plus ébranlé. [...]
[...] Caractéristiques d'écriture 1. Les points de vue - Le narrateur d'Une vie n'est pas nommé, mais, par le biais d'une convention tacite, il se situe dans un temps ultérieur à celui de l'histoire racontée. Anonyme, le narrateur du livre est également absent. Il n'apparaît pas dans l'univers de la fiction, c'est un narrateur extradiégétique. - Le narrateur ne se découvre pas et l'auteur se refuse à toute intrusion. (influence de Flaubert : seule compte l'histoire narrée). - Qui voit ? [...]
[...] Chaque chapitre renvoie à l'autrefois, des scènes sont reprises. Les redites et les reprises empêchent la constitution puis la progression d'une intrigue ramenée à un obsessionnel retour du même. - Dans ce cas, quel est le but du roman ? - Peindre Jeanne : vague des idées et des sentiments à gde sensibilité qui prend le pas sur l'intellect (elle ne fait que rêver) - Ce roman dépeint aussi une existence inutile, vouée à la souffrance et promise à la mort. [...]
[...] (naissance de l'amour, retour de Corse, mort de la mère) : le tic tac de la pendule souligne les effets dévastateurs du temps qui ronge une à une toutes les espérances de Jeanne. Miroir fidèle, la petite abeille du balancier poursuit inlassablement sa course destructrice. Elle renvoie à Jeanne sa propre image : symbole et réalité ne font qu'un. [...]
[...] C'est pourquoi les dates apparaissent aussi peu dans le roman. - Un roman qui dépeint la condition de la femme. Jeanne, aristocrate, ne peut envisager pour avenir qu'un mariage avec un jeune noble. D'où l'effet du piège social qui lui est tendu : elle croit faire un mariage d'amour alors qu'elle obéit aux lois du milieu. Le milieu, les parents, l'éducation reçue, le mari enfin et jusqu'au fils, tout et tous conspirent à son aliénation en tant qu'individu. Financièrement, la générosité inconsidérée de son père, l'avarice de son mari et le gaspillage de son fils la dépouille de ses biens. [...]
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