Madame de Merteuil est-elle un monstre ? Pour répondre à cette question il faut évidemment définir ce qu'est un monstre. Le petit Larousse nous donne cette définition : "être vivant présentant une importante malformation. Personne d'une laideur repoussante. Personne qui suscite l'horreur par sa cruauté, sa perversité". Madame de Merteuil étant présentée comme une personne très séduisante, sa laideur ne peut être physique. Il s'agirait donc d'un jugement d'ordre moral. On n'hésite guère à donner une réponse. On ne voit guère de circonstances atténuantes et notre acquiescement est immédiat et sans hésitation. Madame de Merteuil est bien un monstre mais un monstre de quelle nature ? (...)
[...] Aller jusqu'à tout détruire autour de soi pour être la plus forte est bien également le signe d'un dérèglement qui permettrait de qualifier la marquise de Merteuil de monstre d'orgueil. Toutefois même si sur ce point de l'orgueil la marquise de Merteuil est effectivement hors norme, là où elle surprend le plus, où elle est à la limite de l'incompréhensible et, où elle provoque notre effroi c'est la manière dont elle a forgé son caractère (le mot forgé prend ici tout son sens). [...]
[...] Comme nous nous amuserions” (lettre II). Pour cela elle est prête à tout nous importe qu'il se venge, pourvu qu'il ne se console (lettre CVI). Elle dit dans la lettre V combien voir les autres souffrir lui plaît, même lorsqu'il s'agit de ses amants: “rien ne m'amuse comme un désespoir amoureux. Il m'appellerait perfide et ce mot de perfide m'a toujours fait plaisir; c'est, après celui de cruelle le plus doux à l'oreille d'une femme”. C'est faire mal à l'autre qui lui procure du plaisir et même qui lui permet de s'attacher un peu comme elle l'explique pour le chevalier de Belleroche retrouvai sur cette charmante figure, cette tristesse, à laquelle . [...]
[...] On peut donc dire que madame de Merteuil est un monstre de sang-froid ou un monstre à sang froid. Et elle n'a aucune excuse. En effet, dans cette lettre LXXXI où elle raconte comment elle est devenue ce qu'elle est, on pourrait croire un moment qu'elle défend les femmes et que sa guerre est une guerre de libération. On pourrait penser que ce qui la guide c'est un esprit de revanche (de vengeance) sur les hommes et son époque . [...]
[...] Quel genre de monstre serait-elle? Un monstre d'égoïsme, un monstre de cruauté, un monstre de machiavélisme? Dans quels domaines est-elle hors norme? La marquise de Merteuil est une femme cruelle, qui s'amuse du malheur des autres et qui aime les tourner en ridicule particulièrement dans leur vie amoureuse. Dès le début du roman elle demande au vicomte de Valmont de devenir l'amant de Cécile Volanges dans le seul but de ridiculiser son futur époux le comte de Gercourt. Ceci dans un but de vengeance vis-à-vis de Gercourt. [...]
[...] C'est par la pensée qu'elle veut être la meilleure. Elle ne veut rien laisser paraître corporellement de ses sensations et s'exerce à contrôler toutes les expressions de son visage. C'est pour cela qu'elle s'entraîne à se faire mal en ne montrant rien sur son visage, son corps ne devant pas la trahir. Elle raconte (lettre LIII) que toute jeune encore c'est le savoir qui l'intéresse et non le plaisir. C'est une pure intellectuelle qui ne veut passer que par la raison et refuse tout sentimentalisme. [...]
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