Marivaux, en fin observateur des mœurs de son temps, décrit ses personnages en les classifiant, selon la tradition de pensée aristotélicienne qui a influencé le genre des caractères durant le XVIIe siècle. Suivant l'influence de Descartes, et sa façon d'observer avant tout l'illusion du monde physique, Marivaux observe à son tour le masque social et l'hypocrisie. C'est l'idée que Jacques d'Hondt nous émet dans son article « Le Philosophe travesti » . Il observe avant tout leurs interactions avec les autres hommes, leur attitude avec les hommes et les femmes dans la vie publique.
Il caractérise les femmes suivant des catégories universalisantes, c'est-à-dire selon leur place dans la société, les différents âges de la vie, mais aussi selon leur comportement amoureux. Ces catégories sont néanmoins ouvertes, car elles laissent place à une infinité de sous-catégories et de petites différenciations que nous allons voir de ce pas.
[...] Est-ce d'ailleurs cet air de présomption, et de vaine gloire que vous prenez pour de la noblesse ? Ou bien, appelez-vous belle fierté, la rudesse de ces grands yeux noirs, il est vrai, mais si grands qu'ils en sont ridicules ? Cette conversation entre elle et le magicien, montre que l'amour- propre de la veuve ne concède à aucune demoiselle autant de beauté qu'elle. Tandis que la réalité de son âge vieillissant l'amène à quelques déboires sentimentaux, tout cela est incompréhensible pour un amour-propre qui lui, à la différence de sa beauté, n'a pas été entamé par le temps. [...]
[...] Personne ne caractérise plus éloquemment que le peuple. p.11 Ces femmes du peuple apparaissent donc comme des personnages de comédie, et plus particulièrement de la Comedia Del Arte car elles ne sont pas seulement grossières et brutales, elles font aussi preuve d'exubérance et d'une certaine théâtralité. Elles rejoignent les attributs de l'ensemble de la catégorie des gens du peuple par leur éloquence, mais sont aussi caractérisées, au-delà de leur manifeste agressivité, par une certaine combativité, que leur confère l'adjectif combattantes présent dans la citation. [...]
[...] On remarque que tout au long des Lettres sur les habitants de Paris, la catégorisation se fait par dénomination distinctive : la campagnarde de qualité la femme de qualité la bourgeoise marchande etc. D'autre part, Marivaux met en avant la hiérarchie entre bourgeoise et femme de qualité : L'air de mépris le mieux entendu de la femme de qualité pour la bourgeoise, ce sont ses caresses et ses honnêtetés ; et là-dessus : rien n'est plus poli que la femme de qualité, dit la bourgeoise ; l'innocente qui ne voit pas le stratagème, et qui ne sent pas que, par cette politesse, la voilà marquée au coin de subordination ! [...]
[...] C'est l'idée que Jacques d'Hondt nous émet dans son article Le Philosophe travesti Il observe avant tout leurs interactions avec les autres hommes, leur attitude avec les hommes et les femmes dans la vie publique. Il caractérise les femmes suivant des catégories universalisantes, c'est-à-dire selon leur place dans la société, les différents âges de la vie, mais aussi selon leur comportement amoureux. Ces catégories sont néanmoins ouvertes, car elles laissent place à une infinité de sous- catégories et de petites différenciations que nous allons voir de ce pas. Tout d'abord, Marivaux esquisse les portraits de femmes suivant leur appartenance sociale. [...]
[...] (p.31) De même, à la page 27 du Spectateur français, Marivaux fait aussi référence à ces femmes, en les nommant femmes prudes : Il y a les femmes prudes ; ce sont celles qui s'entêtent, non de l'amour de l'ordre, mais de l'estime qu'on fait de ceux qui sont dans l'ordre. Elles sont ordinairement âgées ; cabale d'autant plus dangereuse qu'elle est, du côté des plaisirs, dans une oisiveté dont elles enragent. On peut donc voir dans cette citation, que le mot estime accentue la notion de vanité, et de fausse gloire. [...]
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