Manon Lescaut, Abbé Prévost, Antoine François Prévost, Des Grieux, Montesquieu, lettre datant de 1734, Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, Mémoires du marquis de Renoncour, marginalité des protagonistes, personnages principaux, société, morale, droits de l'Église, Justine ou les malheurs de la vertu, bonheur mutuel, le Comte de Monte-Cristo
Le XVIIIe siècle est marqué par l'émergence de nouvelles idées en Europe, regroupées dans ce qu'on appelle Les Lumières, et qui remettent en cause l'organisation de la société et ses fondements, dans un rationalisme radical. Toutefois, à cette époque, une sorte de dérivé de ce courant se développe, plein de sensibilité et qui met à mal les coutumes de la moralité. L'Abbé Prévost est un des auteurs marquants. Ce prêtre défroqué et à la droiture douteuse, né en 1697, meurt en 1763. Il est un romancier qui s'est fait connaître par la publication en 1731 de son roman-mémoire Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut que la postérité a abrégé en Manon Lescaut et qui fait partie d'une oeuvre plus large (tome 7) : Les Mémoires du marquis de Renoncour. Nous y découvrons l'histoire d'un jeune aristocrate, Des Grieux, sous la Régence, qui tombe amoureux d'une jeune prostituée, Manon, et pour laquelle il va sombrer dans les vices et la dépravation les plus vils.
[...] Dès lors, dans quelle mesure la marginalité des protagonistes peut-elle rendre Manon et Des Grieux honorables ou au contraire, moralement condamnables ? En premier lieu, il est indéniable qu'ils sont moralement condamnables. Toutefois, le motif de leurs actes peut, à certains égards, les rendre honorables. En fin de compte, leur marginalité tend à provoquer la pitié du lecteur qui y trouvera une certaine forme de plaisir. Thèse : Tout d'abord, Manon Lescaut et Des Grieux, s'ils sont les personnages principaux de ce roman, n'en sont pas pour autant honorables puisqu'ils mènent une vie totalement dépravée que condamne toute société tant soi peu morale, comme c'est le cas de celle du début du XXème siècle. [...]
[...] Ainsi des Grieux assassine-t-il le garde de sa prison dans le roman de Prévost avec pour seul objectif de libérer Manon de la Salpêtrière où elle est enfermée depuis 3 mois, à la suite de leur première arrestation. Le meurtre du gardien était donc motivé par l'amour de des Grieux pour Manon, au même titre que tous les autres scandales auxquels il a été mêlé. A la fin du roman, des Grieux se bat en duel contre Synnelet, toujours à cause de son amour indéfectible pour Manon. [...]
[...] Cette question du mariage a pourtant été soulevée dès le début de leur amour, mais Manon et Des grieux éludent rapidement ce « problème » en s'unissant illégitimement comme le reconnait le chevalier des Grieux au début de leur fuite : « Nous fraudâmes les droits de l'Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait réflexion. » Belle tournure pour maquiller un péché de luxure que défend justement l'Eglise Cela ne gène pas pour autant nos deux jeunes amants qui oublient bien vite leurs devoirs pour sombrer dans l'immoralité, surtout pour des Grieux qui renonce ainsi à toute l'éducation qu'il a reçu de ses parents et aux conseils de son ami Tiberge. [...]
[...] Manon Lescaut - Montesquieu (1734) - Dans quelle mesure la marginalité des protagonistes peut-elle rendre Manon et Des Grieux honorables ou au contraire, moralement condamnables ? Sujet : Dans une lettre datant de 1734, Montesquieu reconnaît le charme du roman de Prévost même si, écrit-il, « le héros est un fripon et l'héroïne une catin ». Ce jugement porté sur les deux personnages peut-il se réduire à cette caractérisation ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l'œuvre de Prévost au programme, sur le travail mené et les textes étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle. [...]
[...] Nous y découvrons l'histoire d'un jeune aristocrate, Des Grieux, sous la Régence, qui tombe amoureux d'une jeune prostituée, Manon, et pour laquelle il va sombrer dans les vices et la dépravation les plus vils. A son sujet, Montesquieu écrira d'ailleurs : « le héros est un fripon et l'héroïne une catin », tout en reconnaissant au roman un certain charme. Ce jugement repose donc sur un paradoxe puisqu'un fripon (personne fourbe et malhonnête) et une catin (une prostituée) ne sont pas les profils type de l'héroïsme. [...]
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