Malheurs d'Harry Potter, personnage-stéréotype, littérature jeunesse, héros persécuté, enfant-martyr, littérature préadolescente, Oliver Twist, Heidi, lien empathique, Mary Sue
Ce travail part d'un constat tout simple, que bon nombre ont déjà pu faire devant la littérature jeunesse : cette dernière est pleine de personnages stéréotypés. Le bon, le méchant, n'en sont que les exemples les plus connus. Tout comme la littérature a commencé, avec la tragédie, par des formules simplifiées, des personnages caricaturés ; il semblerait que la vie littéraire de tout en chacun commence sur cette même formule. Après tout, Norbert Elias ne dit-il pas que "l'histoire d'une société se reflète dans l'histoire interne de chaque individu" ? Nous pourrions penser, dans le cas présent, que l'évolution littéraire de la société se reflète dans l'évolution littéraire de chaque personne, en commençant donc par des énoncés plus simples, moins nuancés.
Beaucoup d'études se sont déjà penchées sur les stéréotypes dans la littérature jeunesse, principalement pour en accuser les revers. Dans un grand nombre de travaux, les auteurs dénoncent par exemple le sexisme inhérent, s'intéressent ainsi à la représentation des genres dans les oeuvres pour enfants ou jeunes adolescents. Beaucoup s'intéressent à leurs conséquences néfastes d'un point de vue didactique. Même si cet angle nous semble très intéressant, ce n'est pas celui qui sera repris dans ce travail. Premièrement, nous ne nous intéresserons pas à tous les clichés dans leur ensemble, mais à un d'entre eux bien particulier : la figure du héros persécuté. Nous recentrons donc le champ sur un personnage bien particulier : le héros, ou personnage principal, et nous intéressons à un type de personnages principaux récurrent, celui de l'enfant martyr.
[...] Ménard, Paris, Gallimard jeunesse GRANGERAY E., SIMON C., SERY M., Livre jeunesse : les raisons d'un succès florissant, article du journal Le Monde, paru en novembre 2014, version électronique disponible sur : http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/11/19/trente-ans-de- jeunesse_4526103_3260.html http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/MarySue (article web collaboratif). BUTLEN Max, Que faire des stéréotypes que la littérature adresse à la jeunesse ? Le français aujourd'hui 2005/2 149), p. 45-53, disponible sur : http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2005-2-page- 45.htm Ibid BETTELHEIM Bruno, Psychanalyse des contes de fées, Robert Laffont p.20 PRINCE Nathalie (dir.), La littérature de jeunesse en question(s), Rennes, « Interférences », Presses universitaires de Rennes introduction disponible sur : http://www.pur- editions.fr/detail.php?idOuv=2122 ELIAS Norbert, Op. Cit., p PRINCE Nathalie, Op. Cit. [...]
[...] Que chacun doit inévitablement passer par le stéréotype avant que ses lectures ne se complexifient, ne s'enrichissent. Pas à pas, enregistrant les outils offerts par chaque lecture, pour pouvoir aller un peu plus loin. si la littérature de jeunesse était un grand livre à systèmes, ouvert à toute interaction . Par le malheur Ensuite, pourquoi un personnage C'est principalement dans le célèbre ouvrage de Bruno Bettelheim, la Psychanalyse des Contes de Fées, que nous trouvons des pistes d'une utilité éducative dans le malheur du héros. [...]
[...] Les Orphelins Baudelaire sont, comme leur nom l'indique, des orphelins, à nouveau. Ils sont persécutés par le comte Olaf (leur nouveau tuteur, qui, une fois qu'il les aura perdus, continuera de les poursuivre), mais aussi par toutes sortes d'adultes. Les seuls adultes qui se montrent gentils à leur égard, finissent soit par mourir, soit se montrent terriblement incompétents pour leur apporter leur aide. Ce n'est qu'à la toute fin que les péripéties et obstacles laissent le passage vers leur fin heureuse. [...]
[...] Ce qui nous intéresse ici est une des sortes de Mary Sue, celle de la pitié. Une des caractéristiques qui se retrouvent chez les Mary Sue est leur passé difficile. Les Mary Sue ont beaucoup souffert, ont souvent perdu au moins un parent, etc. Ce n'est évidemment pas le seul critère qui définit une Mary Sue, mais il en est une part assez importante. En outre, on pourrait trouver d'autres caractéristiques de la Mary Sue chez Harry Potter (l'élu, capacité hors normes, etc.), mais ce n'est pas ici notre sujet. [...]
[...] C'est alors une sorte de cercle vicieux : car ça d'une certaine façon, l'auteur du prochain récit à répondre à ses mêmes attentes. Cette formation des genres de par les clichés n'est pas propre à la littérature jeunesse, d'ailleurs. On retrouve cela à la télévision, dans la littérature adulte Mais c'est dans la littérature qu'elle prend sa source et, donc, qu'elle est la plus importante et puissante. Les clichés aident l'enfant à comprendre les genres, mais aussi toutes sortes d'autres concepts littéraires. [...]
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