Le Malade imaginaire, présenté le 10 février 1673, est la dernière comédie ballet de Molière. En effet, il est pris d'un malaise sur scène à la cinquième représentation alors qu'il tient le rôle titre, celui d'Argan (et meurt quelques heures plus tard).
Cette comédie met donc en scène Argan, malade imaginaire obsédé par la maladie et la médecine dont il a fait l'essentiel de ses préoccupations. Il ne peut plus se passer de son médecin M. Purgon et des remèdes que celui-ci lui prescrit.
La scène présentée (Acte III, scène 3) se déroule entre Argan et son frère Béralde. Celui-ci vient tenter de dissuader son frère qui, poussé par son épouse, souhaite mettre sa fille Angélique au couvent. Cependant, il est bien vite question de la maladie d'Argan.
Nous verrons comment cet extrait permet une satire de la médecine et met en place le procédé qui consiste à parler de théâtre au théâtre. Ici, c'est l'auteur lui-même qui laisse percer sa voix.
[...] Béralde Il a ses raisons pour n'en point vouloir, et il soutient que cela n'est permis qu'aux gens vigoureux et robustes, et qui ont des forces de reste pour porter les remèdes avec la maladie ; mais que, pour lui, il n'a justement de la force que pour porter son mal. Argan Les sottes raisons que voilà ! Tenez, mon frère, ne parlons point de cet homme-là davantage, car cela m'échauffe la bile, et vous me donneriez mon mal. Le Malade imaginaire, présenté le 10 février 1673, est la dernière comédie ballet de Molière. [...]
[...] Le Malade imaginaire, Molière, III Texte Béralde Dans les discours et dans les choses, ce sont deux sortes de personnes que vos grands médecins. Entendez-les parler : les plus habiles gens du monde ; voyez-les faire : les plus ignorants de tous les hommes. Argan Ouais ! Vous êtes un grand docteur, à ce que je vois, et je voudrais bien qu'il y eût ici quelqu' un de ces messieurs pour rembarrer vos raisonnements et rabaisser votre caquet. Béralde Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la médecine ; et chacun, à ses périls et fortune, peut croire tout ce qu'il lui plaît. [...]
[...] L'emploi des déclaratives encre le discours et donne le ton. L'opposition continue aux vers suivants : entre la théorie et la pratique : les discours et les actions. Elle est à nouveau mise en valeur par une construction parallèle : deux constructions et conjugaisons similaires : Entendez-les parler Voyez-les faire De même on note l'emploi de superlatifs qui accentuent cette opposition avec l'emploi antithétique de habiles et ignorants On décèle d'ores et déjà la satire des médecins, présentés ici comme des beaux parleurs. [...]
[...] La violence se traduit ici par l'emploi du verbe crever, de l'exclamation ainsi que de la répétition : crève, crève ! qui augure assez mal de l'avenir de celui à qui il souhaite pareille chose. Dans la réplique de Béralde le comparatif de supériorité encore plus sage que ainsi que le lien de causalité soutiennent son discours (Molière ne fera pas appel aux médecins). La satire prend de l'ampleur dans la dernière réplique de Béralde. En effet il met en place une forme de paradoxe. [...]
[...] Il ne peut plus se passer de son médecin M. Purgon et des remèdes que celui-ci lui prescrit. La scène présentée (Acte III, scène se déroule entre Argan et son frère Béralde. Celui-ci vient tenter de dissuader son frère qui, poussé par son épouse, souhaite mettre sa fille Angélique au couvent. Cependant, il est bien vite question de la maladie d'Argan. Nous verrons comment cet extrait permet une satire de la médecine et met en place le procédé qui consiste à parler de théâtre au théâtre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture