Le Malade imaginaire, Molière, comédie musicale, ballet, comédie, danse, intrigue, imposture, théâtre
Molière considère que la musique (ici de Marc-Antoine Charpentier) et la danse (dirigée par Pierre Beauchamp) doivent concourir à la réussite de la comédie. La question qui se pose est celle de l'harmonie. En effet, dans cette « comédie mêlée de musique et de danse », comme l'indique l'édition de 1673, chez Ballard, il faut que l'union se fasse de façon naturelle, sans rupture. La comédie se taillant la part du lion, le risque est de produire un ensemble bancal, mal joint.
[...] Si l'on considère que, dans Le Malade imaginaire, Molière entend faire la promotion de la comédie, de son action bienfaisante sur les âmes et les corps, il lui faut utiliser des contre-exemples. Le plaisir de la dissection est morbide, alors que celui de la comédie est du côté de la vie. Précisément, dans la même scène, Cléante montre, en contrepoint la séduction de la comédie et du chant, qui sert son projet amoureux. B ~ L'HARMONIE D'UN « IMPERTINENT OPÉRA » Premier moment musical intégré directement à l'action, le duo d'amour entre Angélique et Cléante intervient, de façon révélatrice, au milieu de la pièce 5). [...]
[...] Cléante joue un autre rôle, celui du berger Tircis, et, dans cette leçon de chant, la jeune fille lui répond en tant que Philis. On retrouve l'églogue du Prologue. L'union de la parole et de la musique est chargée de dire celle des jeunes cœurs. Angélique était « triste et mélancolique », elle était dans « une peine extrême », à cause de Thomas Diafoirus (« sa présence [ . ] est un cruel supplice »). L'échange des « je vous aime » la réconforte. [...]
[...] La deuxième mauresque fait rimer douceurs et douleurs. La troisième exprime la crainte de rencontrer un amant volage. La quatrième regrette que, dans ce cas, on continue d'aimer. On peut certes considérer que ce thème convient « particulièrement bien aux intermèdes des comédies-ballets moliéresques par le contraste qu'il forme avec l'univers des pères et des rivaux hostiles à l'amour. » Mais, précisément et fâcheusement, c'est par contraste donc en rupture. Dans les intermèdes on parle, on danse et on chante : l'alchimie est parfaite et s'il existe des problèmes d'intégration à la comédie, ceux-ci, à des degrés divers, ne sont pas aussi irréductibles qu'il y paraît. [...]
[...] Si, dans les intermèdes, on parle et on chante, on y danse aussi. Dans Le Bourgeois gentilhomme, le maître de musique disait : « lorsque la danse sera mêlée avec la musique, cela fera plus d'effet encore [ . ] » 1). L'harmonie est alors totale, à l'intérieur de l'intermède. Comme le remarque Charles Mazouer « la plupart des danseurs et des chanteurs représentent un état, une fonction ou un métier. » Ici, ce sont les archets du guet qui donnent, en cadence, des coups au pauvre Polichinelle, déjà malheureux en amour. [...]
[...] Le Malade imaginaire - Molière (1673) - L'union de la Musique, du Ballet et de la Comédie Dans L'Amour médecin, s'adressant à la Musique et au Ballet, Molière fait dire à la Comédie : « Quittons, quittons notre vaine querelle, [ . ] Unissons-nous tous trois [ . ] » (Prologue, v et 6). Cette union se retrouve-t-elle avec la même réussite dans Le Malade imaginaire ? INTRODUCTION Avec Les Fâcheux (1661), Molière crée un nouveau genre, la comédie-ballet, qui constitue un peu moins de la moitié de sa production. [...]
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