Au cours de l'été et de l'automne 1870, la guerre envahit la France, avec son cortège d'horreurs et de souffrances. Rimbaud consacre quatre sonnets à cette " folie épouvantable " : " Morts de Quatre-vingt-douze, " Le Dormeur du val ", " L'Éclatante victoire de Sarrebrück " (qui précède d'un mois la défaite de Sedan) et " Le Mal ", dont le titre désigne implicitement la teneur polémique du texte.
Inspiré par la guerre qui vient d'éclater en 1870, « Le Mal » est un sonnet aux rimes non classiques (abab , cdd, cee) dans lequel Rimbaud prend violemment parti contre la guerre, animé par la révolte qui le pousse à lutter contre toutes les formes de mal. Celui-ci, comme l'annonce le titre, est doublement représenté ici par les images de la guerre et de ses conséquences, et par l'indifférence de Dieu.
À travers les désastres de la guerre, Rimbaud dénonce l'indifférence de Dieu aux malheurs des hommes.
Ainsi l'étude pourra-t-elle porter sur la structure du sonnet, dont l'observation conduit à se poser la question du traitement du thème et de la tonalité des différentes parties du poème. D'autre part, l'observation de l'unité du texte mène à en déterminer la portée.
À travers une lecture analytique nous développerons 3 axes :
1) L'importance de la structure.
2) La guerre.
3) L'attaque contre la divinité.
[...] La ponctuation confirme cette structure. Les points - virgules des vers renvoient à la succession de subordonnés. Dans les tercets, le point virgule du vers 10 distingue les 2 relatives introduites par qui qui rit Qui [ . ] s'endort En revanche, la virgule à la fin du 1er tercet révèle la rapidité de l'enchaînement entre le verbe se réveille et ce qui le précède. Mais l'absence de ponctuation forte traduit la continuité du sonnet. La seule ponctuation forte à l'intérieur du sonnet est le point d'exclamation du vers à l'intérieur du passage entre tirets, mais il n'affecte pas la composition d'ensemble. [...]
[...] Celle-ci révèle la position de Rimbaud face à la guerre. * La présence et la position du poète. L'évocation de détails réels et les termes critiques trahissent la présence du poète et sa position face à la guerre. Les notations temporelles et spatiales tout le jour ciel bleu marquent peut-être essentiellement la place que prend la guerre dans un monde paisible où la couleur bleue symbolise la paix, opposée symboliquement à la rime au rouge de feu Mais elles peuvent également révéler l'observation, directe ou non, du poète. [...]
[...] La guerre. L'attaque contre la divinité. Développement L'importance de la structure La structure met en valeur une opposition sensible entre les quatrains et les tercets. * La structure grammaticale : La syntaxe et la ponctuation conduisent à déterminer la composition du sonnet. L'anaphore de la conjonction de subordination Tandis que (vers 1 la reprise de la conjonction par Que (vers ainsi que la coordination Et (vers entraînent la présence de 4 verbes : Sifflent Croulent broie fait noyaux de subordonnées de temps. [...]
[...] Le regard violemment critique que Rimbaud porte sur la guerre se double d'une attaque contre un Dieu indifférent. L'attaque contre la divinité La structure de la proposition principale qui couvre les 2 tercets fait apparaître une double image qui traduit la relation entre le mal et la religion. * Une portée critique. La fréquence des points d'exclamation trahit l'émotion du poète et accentue le pathétique lié aux images de la guerre. Les oppositions soulignent le caractère absurde de cette guerre en mettant l'accent sur la destruction de ce qui est vivant par nature. [...]
[...] Mais si, associé à la nature, il exprime la pureté, il annonce également l'absence paradoxale de sainteté chez la divinité. La double idée de la mort et de Dieu est au centre du poème et conduit à une violente critique de la guerre et de la religion. La guerre Divers procédés évoquent la guerre et sa dénonciation. * Les éléments de la guerre. La guerre est évoquée par certaines composantes, la destruction et une couleur dominante. Les termes mitraille et Sifflent en relief avant l'enjambement, évoquent les armes. [...]
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