Madame Bovary incipit, Gustave Flaubert, 1856, portrait de Charles, romantisme, naturalisme, canaillerie humaine, comique, éléments descriptifs, antihéros, vie provinciale, commentaire de texte
Le 20e siècle est traversé par de nombreux courants littéraires. Au romantisme se succèdent le réalisme puis le naturalisme. Ces mouvements vont influer sur un genre particulier : le roman. Dans le cadre de l'objet d'étude du personnage de roman il est intéressant d'étudier Madame Bovary de Gustave Flaubert publié en 1856 aussi intitulé mœurs de province. Flaubert après s'être essayé au romantisme entreprend l'écriture d'une œuvre qu'il intitule donc Madame Bovary. Madame Bovary est le roman le plus abouti de Flaubert, il n'y a pas un mot qui n'est pas réfléchi.
[...] Vous m'avez demandé de travailler sur la problématique : quel est l'intérêt du portrait de Charles ? Dans un premier temps il est intéressant de souligner la modernité de cet incipit malgré des éléments traditionnels. Puis d'étudier le portrait d'un antihéros avant de montrer en quoi il annonce le tableau de la vie provinciale. I. Incipit moderne malgré des éléments traditionnels A. Éléments traditionnels Il s'agit de l'introduction d'un personnage important, personnage qui va devenir l'époux d'Emma. Cet incipit est conforme aux traditions du roman du 19e siècle. [...]
[...] L'auteur veut rendre témoin le lecteur de la maladresse et de la gêne de Charles. On observe par la suite une transformation au niveau du narrateur, il passe de narrateur omniscient au narrateur externe à l'histoire avec certains éléments qui viennent contredire l'idée d'une focalisation interne. Le pronom « nous » est très vite remplacé par le pronom « on » « on aboyait, on trépignait, on répétait » et le récit s'amplifie de tournure impersonnelle comme « il y eut un rire éclatant », « il fallut ». Le récit du roman est décrit à la manière d'un narrateur omniscient. [...]
[...] Un effet proleptique et annonciateur Ce passage annonce les composantes clés du reste du roman avec : - D'une part, la cruauté terrible provenant d'abord des élèves qui hurlent de rire quand Charles évoque son nom puis la cruauté du professeur qui se montre très cru, il encourage les moqueries, car il a peur lui-même de sa classe. -D'autre part il y a le portrait de Charles qui préfigure la médiocrité. Le ridicule du portrait de Charles annonce sa médiocrité présente tout au long du roman avec par exemple la monotonie de sa vie campagnarde qui va décevoir Emma jusqu'à l'amener au suicide. L'incipit et donc le miroir de tout le roman. [...]
[...] Par ailleurs le nouveau est décrit selon l'écolier narrateur « si bien qu'on l'apercevait à peine », « le nouveau était un gars de la campagne, d'une quinzaine d'années environ » faisant des suppositions comme « devait le gêner aux entournures » à l'égard de ce nouveau. Le narrateur fait entrer le lecteur au centre de la classe pour qu'il s'y introduise lui-même et qu'il tente de l'apercevoir. Par cette focalisation interne dans le chapitre premier Flaubert tente de tisser un lien entre le narrateur et le lecteur. Il tente de créer un effet de connivence avec le lecteur. [...]
[...] L'ironie de Flaubert décrit un seul personnage, Charles qui est un personnage principal et non un personnage titre. Sa description incarne tous les points qui feront plus tard le malheur et la désillusion d'Emma en passant par la médiocrité, l'ignorance, la simplicité des mœurs provinciales. Ce texte est célèbre dans la description de la casquette dont seul Flaubert connait le secret. On peut retrouver ce style dans la description du gâteau de mariage d'Emma et de Charles étant lui aussi d'ordre composite. [...]
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