Le conte, qui est né dans l'oralité, obéit à un schéma narratif très précis – notamment pour les personnages et l'espace-temps –, suivant la classification des fonctions de Vladimir Propp. A travers les épreuves que l'homme traverse et la façon dont il les surmonte, le conte se pose comme modèle d'une personnalité morale qui se réalise en vivant dans une nature et une société impitoyable. En filigrane, il faut lire aussi cette insidieuse invitation à l'obéissance qui découle d'une lecture politique du conte. Ainsi, dans le conte, le merveilleux (une définition possible serait la suivante: « Ce qui suppose une action surnaturelle ») lui-même n'a rien de subversif, il n'est qu'un surnaturel classique, réglementé et convenu...
[...] cit., p Idem, p Italo Calvino, Contes populaires italiens, préface 1 Italo Calvino, Contes populaires italiens, préface Christophe Carlier, op.cit., p Idem Christophe Carlier, op.cit., p.73. [...]
[...] Cette vision du conte existe mais elle est réductrice. Sa principale déficience est de ne pas séparer nettement les trois genres, aux frontières floues, que sont la fable, le conte et la nouvelle. Selon Jean-Pierre Aubrit, c'est le recueil des Contes de Perrault qui nous aide à distinguer ces trois genres connexes que sont la fable (récit à l'allégorie transparente), le conte (récit archétypal et crypté) et la nouvelle (récit qui est à lui-même sa propre fin) Pour ce dernier, le schéma narratif du conte tel que Perrault l'entend est emprunté au roman picaresque où le héros suit un parcours initiatique, surmontant épreuves et obstacles, pour parvenir à une réponse finale clôturant le récit. [...]
[...] Vladimir Propp rappelle que la seule fonction capitale, qui est celle du méfait ou du manque, est assez souvent confondue avec la situation initiale qui est l'énumération des membres de la famille ou bien l'introduction du futur héros, simplement assortie de son nom et de sa condition. La fonction initiale, point d'ancrage de tout conte est la suivante : l'un des membres de la famille, souffrant de manque ou de privation, s'éloigne de la maison et part en quête. C'est l'élément fondamental du conte merveilleux. [...]
[...] Il est exact que le caractère superficiel, voire simpliste, du héros du conte est nettement mis en avant par les critiques. Dès lors, ces êtres sans complexité semblent faits pour évoluer dans l'univers manichéen du conte. Le héros du conte n'est d'ailleurs jamais décrit, si ce n'est d'un mot, d'un superlatif ; comme s'il était inutile de s'attarder sur lui. C'est ici qu'apparaît l'une des fonctions relevées par Vladimir Propp car le superlatif descriptif du héros du conte est souvent relatif à sa beauté physique. [...]
[...] Paradoxalement, le conte propose une condamnation du merveilleux, du fabuleux Jean-Pierre Aubrit, Le Conte et la nouvelle, p Jean-Pierre Aubrit, op. cit., p Christophe Carlier, La Clef des contes, p Vladimir Propp, Morphologie du conte, p Christophe Carlier, op. cit., p Idem, p Christophe Carlier, op. cit., p Italo Calvino, cité par Gilbert Bosetti, L'Enfant-dieu et le poète : culte et poétique de l'enfance dans le roman italien du XXème siècle, p Vladimir Propp, op. cit., p Christophe Carlier, op. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture