La chute, Camus, absurde, protagoniste, existencialisme, pardon, évènement tragique
Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, peu après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau mouvement littéraire apparaît, porté par le courant philosophique existentialiste : l'Absurde. Parmi les précurseurs de ce mouvement, Albert Camus, philosophe et écrivain, écrit un court roman paru en 1956, autour d'une réflexion sur les actes des Hommes et leurs conséquences : La Chute. Ce dernier relate, dans un long monologue, les réflexions et les remords de Jean Baptiste-Clémence, protagoniste du récit, suite à un évènement tragique : le suicide d'une jeune femme à Paris. Ainsi, nous nous demanderons comment Albert Camus entraîne son personnage dans une chute vertigineuse, qui positionne la culpabilité au centre de sa vie.
[...] Il dénonce la vanité humaine : « Vous savez que même des gens très intelligents tirent gloire de pouvoir vider une bouteille de plus que le voisin. » D'autre part, Jean-Baptiste avance une hypothèse existentialiste qui rend l'Homme responsable de ses actes. La culpabilité le ronge car selon cette vision, l'Homme ne naît pas égoïste mais le devient. Cette impuissance face à l'Homme qui serait sans cesse coupable le fait sombrer dans la dépression : « du reste, nous ne pouvons affirmer l'innocence de personne, tandis que nous pouvons à coup sûr affirmer la culpabilité de tous. [...]
[...] En second lieu, la culpabilité est au centre de la vie du personnage dans le présent, mais aussi dans le passé. La chute dans laquelle il est entraîné place la culpabilité, non seulement sur un évènement précis, mais également sur tout un passé qui l'aurait aveuglé. D'un côté, il dénonce son indifférence et son inaction face au suicide d'une femme à Paris, dont il a été témoin. Il raconte l'évènement et se rend coupable de cette mort, il est honnête : Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. [...]
[...] Cette nouvelle vie paraît être un moyen pour le personnage de se dédouaner de ses actes, mais aussi de corriger ceux des autres, et ainsi essayer de se pardonner lui-même. D'autre part, il recherche le pardon à travers ses confessions, qui prennent la forme d'un monologue, ce qui démontre bien qu'il a un besoin de s'exprimer, d'évacuer ses remords pour se libérer. Cette recherche du pardon prend toujours plus de place dans sa vie : il passe ses journées à raconter son histoire aux inconnus qui croisent sa route. [...]
[...] " La mort de cette jeune fille déclenche alors une culpabilité qui le ronge. D'un autre côté, cette culpabilité l'amène à réfléchir à son comportement, bien longtemps avant cet évènement tragique. La culpabilité est omniprésente, tout au long d'un passé glorieux qui l'aurait aveuglé, guidé par l'argent, la séduction, les grands discours, et surtout, l'indifférence envers autrui. Il prend notamment l'exemple de son rapport aux femmes et à ses amis : « J'avais des principes, bien sûr, et, par exemple, que la femme des amis était sacrée. [...]
[...] » Au terme de l'analyse, nous pouvons affirmer que le protagoniste est entraîné dans une chute vertigineuse qui positionne la culpabilité au centre de sa vie : aussi bien dans le présent, dans le passé, que dans le futur. Si au moment où le récit se déroule, Jean-Baptiste Clémence est obsédé par cette culpabilité et tente de s'en défaire en se confessant, on découvre que cette culpabilité le ronge également dans un passé où il ne se préoccupait que de séduire, se vanter, être le meilleur dans tout, sans jamais prendre en compte autrui. [...]
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