Comment et pourquoi le soupçon décrirait-il l'aboutissement d'une modernité rationaliste, transparente, c'est-à-dire de sociétés démocratiques et libérales qui se veulent d'égalité, de justice, de confiance ? Il décrit bien de façon massive la crise qui a déstabilisé la conscience occidentale entre la moitié du XIX siècle et la moitié du XX siècle. Cette crise de confiance, de conscience a touché les principes même de notre modernité compris comme principes à la fois rationnels et raisonnables (...)
[...] Se met en place chez MARX un discours de déconstruction de la fonction de la morale qui s'articule à un discours de déconstruction de la politique. Un argument économique : le système économique permet l'aliénation juste du travailleur. La rétribution du travail dans les sociétés capitalistes est pour MARX juste, il n'y a pas d'injustice économique. Parce que ça apparaît comme juste, on ne critique pas, donc ça endort la vigilance critique. Un argument politique : les règles politiques donnent une légalité à l'exploitation de l'homme par l'homme en la drapant d'un système trompeur d'égalité formelle. [...]
[...] La morale est un discours contraire à la vie elle-même. NIETZCHE ne défend pas le droit du plus fort, mais il faut libérer les forces vitales et se débarrasser de cette illusion consistant à croire que l'on peut fonder rationnellement la morale et les valeurs. Il faut se débarrasser de toute forme de discours normatif en matière de morale sans quoi on continue à vivre dans une illusion qui pervertit l'homme et qui est éminemment dangereuse car le lieu d'une aliénation de l'homme par l'homme. [...]
[...] Elle est l'opium du peuple. L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole. La critique a dépouillé les chaînes des fleurs imaginaires qui les recouvraient, non pour que l'homme porte des chaînes sans fantaisie, désespérantes, mais pour qu'il rejette les chaînes et cueille les fleurs vivantes. [...]
[...] Elles endorment la vigilance critique de l'homme. D'un point de vue moral, la religion est l'opium du peuple. L'homme fait la religion et non la religion qui fait l'homme[1]. La religion qui est la morale est un discours qui répond à la détresse de l'homme. La religion répond à un besoin onirique de l'humanité. L'histoire de l'humanité est l'histoire de la lutte des classes, donc d'oppresseurs et d'oppressés. Le discours moral de la religion est là pour rassurer les oppressés. [...]
[...] Les valeurs produites sont toutes relatives, à une histoire, à une culture. La morale même rationnelle repose sous la critique de la religion, pure facticité, pure construction de la conscience qui cherche à se rassurer et poser ses repères surtout pas mobiles, fragiles. La morale est une construction artificielle que se donne à lui-même un homme qui ne peut pas assumer ce qu'est la vie véritable. Tout discours moral est soupçonné d'être un discours factice de manipulation. Dieu est mort, on est venu à bout d'un principe dogmatique qui dirige la morale et on peut enfin penser par elles-mêmes les valeurs, c'est-à-dire les vivre. [...]
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