Nous allons voir à travers cette étude, les différentes sanctions qu'apportent l'écriture autobiographique, en fonction du choix de l'écriture mais aussi du contexte. Nous nous appuierons pour cela sur trois oeuvres qui ont marqué la littérature autobiographique: L'Age d'Homme de Michel Leiris, Narcisse et Goldmund d'Hermann Hesse et Portait de l'artiste en jeune homme de James Joyce.
[...] Joyce ne partage ça que sommairement avec Leiris, lui c'est plutôt au niveau du risque physique par l'exposition de ses idées qu'il se heurte. Pour résumer par énumération les sanctions subies par les auteurs que nous avons vu, il y a : la souffrance, la honte, l'automutilation, mais aussi le regard d'autrui qui juge, l'absence de secrets que l'on peut avoir rien que pour soi, la disparition d'un orgueil ou d'une fierté ; mais il y a aussi la menace physique, l'optique d'une mort comme sanction. [...]
[...] Car l'autobiographie est un genre qui se fonde sur la sincérité. Leiris n'essaie à aucun moment d'utiliser l'allusion, il raconte ses mésaventures de façon très directe. Il exhibe ses humiliations, détaille ses soucis sexuel passant au-delà de sa fierté personnelle. On peut même dire qu'il utilise le rabaissement de soi pour se décrire. Effectivement, si l'auteur décide d'agir sans tricherie il ne pourra pas cacher certains aspects intimes de sa vie qui ne demanderaient en fait qu'à rester dans le silence et il devra révéler des secrets p.19. [...]
[...] C'est l'exemple d'une situation où la sanction de l'écriture peut être tout autre que celle d'un tourment et d'une persécution psychologique et personnelle. Elle peut apparaître lorsqu'un auteur affirme des idées, fait preuve de trop de sincérité. CONCLUSION : Pour conclure nous pouvons dire que la sanction de l'écriture est pour Leiris indispensable a l'accès à l'art. Il narre dans les moindres détails des aventures qui la plupart aboutissent à des humiliations à son détriment, alors qu'il passe presque sous silence une relation conjugale qui a été durable et heureuse. [...]
[...] Mais cet argument n'est vrai que dans le cas de Leiris, car nous avons l'exemple de Joyce ou la menace peut être physique. Mais publier une autobiographie peut entraîner un certain danger, particulièrement par l'expression donc sincère des pensées, des idées du narrateur, qui peuvent s'avérer déplacées et non acceptées par la société dans laquelle il vit. Les sanctions de l'écriture de James Joyce incarnées par le personnage de Stephen Dedalus apparaissent dès la P.135 lorsque son professeur d'anglais l'interpelle. [...]
[...] Sans aller jusqu'à l'acte héroïque, l'autobiographie est selon Michel Leiris un engagement de l'auteur. Pour Michel Leiris c'est un engagement rigoureux que nous observons, il nous l'explique de la façon suivante à la page 22 (édition Folio). En effet, pour lui, le fait d'écrire, et plus particulièrement une autobiographie, ne vaut pas grand chose si l'on a seulement à cœur un souci de l'esthétique. Il faut donner une réalité humaine à cet art, y mettre de sa personne, s'impliquer et s'engager au point de prendre des risques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture