Dissertation de français analysant la place du romancier vis à vis de la morale. Ce dernier a-t-il une mission tant soit peu moralisatrice ? Doit-il, et peut-il, présenter ses propres jugements au lecteur ?
[...] Le but du réalisme est de décrire fidèlement la réalité de l'époque. Ainsi, il faut pouvoir voir toutes les facettes de la société, sans subjectivité de la part de l'auteur qui tendrait à diminuer ou même à dissimuler certains aspects négatifs. Il est donc nécessaire pour cela que le romancier voit son travail comme un travail de simple observateur. L'auteur a le devoir d'être objectif, et de laisser de côté ses jugements qui pourraient nuire à l'écriture fidèle de la réalité. Il ne doit pas avoir peur de choquer ses lecteurs. [...]
[...] L'impartialité du romancier face aux désagréments de la réalité est parfois mise à mal par son tempérament. En effet, si celui-ci possède un tempérament emporté, il en sera d'autant plus critique envers les défauts de la société. Comme Zola, écrivain possédant un caractère convaincu, puisque capable de critiquer avec force les gouvernements de l'époque, notamment avec son texte J'accuse, le romancier peut s'emporter. Dans l'Assommoir, Zola s'insurge contre les problèmes rencontrés des gens pauvres: Ce gredin de décembre [ ] apportait tous les maux, le chômage des ateliers, les fainéantises engourdies des gelées, la misère noire des temps humides Le texte semble engagé, et dénonce les malheurs des ouvriers d'une façon emportée. [...]
[...] Son rôle se limite à observer et à décrire selon son tempérament, selon les limites de son talent De là, on peut poser cette question: Le romancier n'a t-il aucun jugement de valeur à apporter, et répond-t-il toujours malgré tout à cette contrainte? Dans un premier temps, nous verrons que le rôle du romancier n'est pas de faire des leçons quelconque morale au lecteur; puis, dans un second temps, nous observerons toutefois qu'un minimum de jugement de la part du romancier s'avère souvent inévitable voire même nécessaire. Maupassant, écrivain non seulement réaliste, fait également partie du courant naturaliste. Sa vision du rôle du romancier s'inspire alors des théories de ce courant. [...]
[...] Le romancier ne doit pas avoir un but moralisateur. Il n'a pas pour rôle de dicter la conduite du lecteur, de faire la distinction entre le bien et le mal. Il ne doit pas juger les gens et leurs actions, en risquant de passer pour un personnage sûr de ses principes et de sa personne. Son rôle est plus d'écrire selon son talent et son tempérament, pas selon ses idées qui pourraient influencer les lecteurs. Encore dans Nana, Zola écrit une scène sans porter aucun jugement: Le soir, il apporta les dix milles francs. [...]
[...] De là, une dénonciation des disfonctionnements sociaux et des perversions des valeurs paraît inévitable. De même, une analyse détaillée des sentiments du cœur et des peurs de l'âme humaine devient nécessaire. S'ensuit alors les jugements plus ou moins poussés de l'auteur de dénonciation demande un certain degré de jugement entre le bien et le mal, l'analyse détaillée va fournir de nombreux adjectifs plus ou moins subjectifs. L'objectivité de l'auteur peut alors sembler contestable. Tout comme dans Germinal, Zola, en montrant la réalité des ouvriers dans les mines, dénonce la pauvreté de ceux-ci et paraît alors défendre leur cause par des mots partiales. [...]
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