Pablo Neruda et Octavio Paz bénéficient aujourd'hui d'une renommée universelle. La vie de ces poètes a été marquée par les transformations des structures socio-économiques et socioculturelles de l'Amérique latine des années 40, ainsi que par des conflits dramatiques opposant dictature et démocratie, ce qui se ressent dans leurs écrits. Ils vont, d'ailleurs, mener parallèlement à leur parcours littéraire des combats politiques, jusqu'à adhérer au parti communiste de leur pays.
L'Amérique latine connaît à cette époque une modification très importante de ses structures sociales, liée à son mode de développement que J. Franco et J.-M. Lemogodeuc expliquent bien dans leur "Anthologie de la littérature hispano-américaine du XXe siècle". Productrice et exportatrice de matières premières durant la Seconde Guerre mondiale, elle vit une période de prospérité relative dont profitent les bourgeoisies nationales, et qui génère parallèlement le développement du secteur tertiaire et des classes moyennes. Par ailleurs, l'inadaptation des structures agraires et l'archaïsme des campagnes, l'absence de politique agricole cohérente, le sous-développement du monde rural, la concentration de la propriété agraire et une pression démographique conduisent les paysans à un exode massif vers les villes, qui s'aggrave chaque jour davantage. Confrontées à la nécessité de s'adapter pour survivre, ces populations rurales nouvellement prolétarisées passent alors par les étapes obligées de la politisation, de la syndicalisation et d'une relative alphabétisation. Se développent donc des mouvements ouvriers et étudiants, mouvements qui ont une incidence manifeste sur les créations littéraires et les parcours des deux poètes, déjà marqués par les révolutions mexicaine et soviétique.
Nous allons voir comment se mêlent engagements politiques et parcours littéraire dans la vie des deux hommes : en quoi peut-on dire que ces fondateurs de la poésie latino-américaine contemporaine font de la poésie, l'expression de leurs engagements patriotiques et politiques ?
[...] Le président Allende meurt avec quelques partisans dans le bombardement du Palais de la Moneda (11 septembre). Le retour au Mexique pour Octavio Paz Octavio Paz démissionne de son poste d'ambassadeur à New Delhi, en 1968, pour protester contre le massacre des étudiants à Mexico. Il donne des cours dans des universités américaines et anglaises avant de devenir professeur à Mexico. Il fonde en 1971, la revue Plural (art, littérature, critique, politique) qui devient la publication la plus influente sur la vie culturelle latino-américaine. [...]
[...] ] défenseur titanique de la Révolution russe. Et puis ce petit homme à grosses moustaches était devenu un géant dans la guerre ; avec son nom sur les lèvres, l'Armée rouge avait attaqué et pulvérisé la forteresse des démons hitlériens. D'après Hernan Loyola, Neruda entre modernité et postmodernité il n'abandonnera pas sa position politique de base, et restera jusqu'à la fin, un militant fier de son parti, bien qu'il soit fortement ébranlé par les révélations du XXe Congrès du Parti communiste de l'Union Soviétique (rapport de Khrouchtchev sur Staline) et par les évènements de Budapest,. [...]
[...] L'habitude de l'aventure et de l'insécurité que procurent les fréquents incendies et les nombreuses tempêtes expliquent le goût de l'exploration poétique et le perpétuel renouvellement de l'écriture de Neruda. Octavio Paz : né le 31 mars 1914 à Mixcoac, un village qui fait aujourd'hui partie de Mexico (au Mexique) pendant la révolution. Son père, Octavio Paz Solórzano, est un journaliste politique très actif et avocat qui, avec d'autres intellectuels progressistes, rejoint le mouvement dirigé par le grand révolutionnaire paysan, Emiliano Zapata. [...]
[...] Pour lui, l'écriture est très importante : c'est le miroir du monde et le miroir du poète ou plutôt miroir du monde du poète. Poétiser, c'est se souvenir. De l'attachement au pays natal, à leurs origines aux élans patriotiques présents dans leurs œuvres Au XXe siècle, l'Amérique latine prend conscience de sa situation de dépendance et cherche, avec l'aide des intellectuels, les voies d'une totale émancipation (Anthologie de la littérature hispano-américaine du XXe siècle, J. Franco et J.-M. Lemogodeuc). L'écrivain se voit ainsi, investi d'une mission qui consiste à définir la supranationalité latino-américaine, à mettre en avant les différentes nations, leurs spécificités, leurs identités culturelles : en bref, à rendre les sociétés nationales plus lisibles. [...]
[...] Littérature hispano-américaine - Sous la direction de C. Cymerman et de C. Fell, La littérature hispano- américaine de 1940 à nos jours, édition Nathan, Paris (réédition) ; - J. Franco et J.-M. Lemogodeuc, Anthologie de la littérature hispano- américaine du XXe siècle, PUF, Paris (réédition) ; - Saul Yurkievich, Littérature latino-américaine : traces et trajets, coll. folio essais inédit, Gallimard ; - Hernan Loyola, Neruda entre modernité et postmodernité et Hugo J. Verani, Octavio Paz ou l'immobilité du mouvement in Les prix Nobel de la littérature hispano-américains, édition Patino, Genève ; - Sous la direction de J. [...]
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