La littérature peut-elle servir à faire évoluer des idées ?

Résumé du document

Que ce soit à travers les textes de l'Antiquité tels que L'Assemblée des femmes d'Aristophane, en passant par les philosophes des Lumières jusqu'aux apologues contemporains, la littérature dénonce très souvent certains défauts de la société. Nous pouvons dès lors nous demander si la littérature permet de changer la vision et l'opinion du lecteur sur le monde.

Extraits

[...] De temps en temps, la littérature ne provoque pas le changement escompté dans l'esprit du lecteur. Parfois, il est trop tôt pour affirmer que la critique n'aura pas d'impact. Les romans d'anticipation associés à des apologues contemporains sont trop récents pour avoir pu créer un changement ou avoir fait évoluer des idées. Dans 1984, Orwell dénonce le régime dictatorial de Big Brother et le fait que les mots et leurs variétés soient réduits à néant par Syme lors de la création du nouveau dictionnaire. [...]

[...] Quand les œuvres permettent un changement politique ou personnel de la part des lecteurs, alors nous pouvons dire qu'il a fait évoluer les idées de ces derniers. Parfois, cette évolution est longue et prend du temps. Malgré cela, certaines œuvres et auteurs le souhaitant n'ont pas encore eu d'impact réel sur le lectorat. Dans certains cas, la force persuasive de l'image reste quant à-elle plus importante que celle du texte. C'est ainsi que l'adaptation télévisée du roman de Marc Dugain, la chambre des officiers, ou autres films de guerre peuvent toucher plus profondément par la violence des images, et faire évoluer les idées autrement. [...]

[...] Au XIXe siècle, Hugo dénonce la peine de mort dans Claude Gueux. Il pense qu'il vaut mieux instruire que de guillotiner la population, et que les écoles seront plus efficaces que les prisons. À travers cette argumentation, Hugo exprime son opinion personnelle. Il faudra attendre 1981 pour que Robert Badinter reprenne ses idées et abolisse la peine de mort. La Fontaine a lui aussi pris part à la dénonciation de l'injustice. À travers Les animaux malades de la peste La Fontaine montre bien que les péchés du lion sont moins importants que ceux de l'âne. [...]

[...] L'oppression exercée par la religion sera d'ailleurs un des motifs de la Révolution. Dans L'Encyclopédie se retrouve cette volonté de dénoncer, notamment dans l'article Philosophe de Dumarsais. C'est ici l'obscurantisme de la religion qui est dénoncé, à travers la phrase La connaissance est à l'égard du philosophe, ce que la grâce est à l'égard du chrétien. On trouve dans L'Encyclopédie une autre dénonciation chère aux philosophes. Il s'agit de l'absolutisme. L'article Autorité politique de Diderot affirme qu'« aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres Cette idée est le symbole même de la révolution qui suivra au XVIIIe siècle : faire tomber la monarchie absolue. [...]

[...] La littérature peut-elle servir à faire évoluer des idées ? Que ce soit à travers les textes de l'Antiquité tels que L'Assemblée des femmes d'Aristophane, en passant par les philosophes des Lumières jusqu'aux apologues contemporains, la littérature dénonce très souvent certains défauts de la société. Nous pouvons dès lors nous demander si la littérature permet de changer la vision et l'opinion du lecteur sur le monde. Dans un premier temps, nous verrons que la littérature peut provoquer des prises de consciences immédiates, puis nous analyserons les changements ayant pris plus de temps. [...]