Les écrivains du XVIIe siècle, dans des genres aussi différents que le théâtre, la fable ou la réflexion, ont la volonté de peindre les moeurs de leurs contemporains et d'en révéler, selon Todorov, les "paradoxes internes". Le critique Jacques Truchet juge qu'étant "Ecrivain essentiellement intelligent en même temps que parfait homme du monde, le moraliste n'impose rien, il ne fait qu'aider chacun à nourrir et développer sa propre pensée".
Cette citation montre clairement le double statut du poète : il est à la fois celui qui est capable d'un regard critique et "intelligent" sur les hommes de son temps et celui qui fait partie de ce "monde" (...)
[...] L'arme du moraliste contre l'action du moralisateur est l'humour et la caricature. En effet dans son Tartuffe, Molière présente un personnage dont la gestuelle s'apparente à la farce, par exemple dans la scène 5 de l'acte Orgon décrit un être dans l'excès qui empêche une réelle sincérité, Il faisait des soupirs, de grands élancements, / Et baisait humblement la terre à tous moments Le moraliste accorde une importance toute particulière à l'écriture ; c'est par sa virtuosité qu'il peut à la fois plaire à son public et amener la réflexion par des effets de style savant. [...]
[...] N'ayant pas réussit à faire changer les hommes la réflexion devient intérieur et il invite une dernière fois à méditer : Cette leçon sera la fin de ces ouvrages : / Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir Conclusion: En conclusion, le moraliste est un homme intelligent puisqu'il parvient à percer à jour les paradoxes des hommes. Cette révélation produit chez lui un désir de changement : il veut par un constat des mœurs et de la nature humaine de son temps, amener les hommes à s'améliorer. [...]
[...] Le fabuliste invite les courtisans à cessez de détruire Pour avoir ce regard critique, le moraliste ne doit pas être totalement extérieur à cette société mais au contraire s'en rapprocher le plus possible pour en connaître les mécanismes et mieux débusquer les faux- semblants. Si nous revenons sur la citation de Truchet, nous nous apercevons que la notion même d' homme du monde pose problème. En effet, au XVIIe siècle, cet homme est appelé l' honnête homme ; or dans la définition qu'en donne Furetière dans son dictionnaire, il expose deux sens contraires. [...]
[...] Dissertation sur la littérature morale française du XVIIe siècle. Plan : Introduction I / Le moraliste comme observateur du monde. II / L'action du moraliste. III / Les limites du moraliste. Conclusion Introduction : Les écrivains du XVIIe siècle, dans des genres aussi différents que le théâtre, la fable ou la réflexion, ont la volonté de peindre les mœurs de leurs contemporains et d'en révéler, selon Todorov, les paradoxes internes Le critique Jacques Truchet juge qu'étant Ecrivain essentiellement intelligent en même temps que parfait homme du monde, le moraliste n'impose rien, il ne fait qu'aider chacun à nourrir et développer sa propre pensée Cette citation montre clairement le double statut du poète : il est à la fois celui qui est capable d'un regard critique et intelligent sur les hommes de son temps et celui qui fait partie de ce monde La formule restrictive ne fait qu'aider montre en réalité l'ambition et la difficulté du travail du moraliste de ne pas imposer mais d'amener le lecteur à réfléchir et à changer de lui-même. [...]
[...] La Bruyère utilise également les jeux de mots : dans la remarque 10 de De la cour il illustre la dureté masquée des hommes qui y vivent par cette comparaison La cour est comme un édifice bâti de marbre : je veux dire qu'elle est composée d'hommes forts durs, mais forts polis De même le comique de situation chez Molière dénonce les conséquences malheureuses qu'entraînent le comportement d'un homme amorale. Dom Juan est puni de son inconstance et se retrouve tiraillé entre deux femmes qu'il a séduites, Charlotte et Mathurine. De plus le rire peut être plus grinçant, comme chez La Fontaine dans la fable Le roi, le loup et le renard où le renard survit en ayant, littéralement, fait la peau au loup. La mort et la violence du roi montre un monde cruel et sans pitié. [...]
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