Dans la seconde moitié du IIIe siècle avant Jésus-Christ, une véritable littérature latine se développe à Rome, inspirée des Grecs, grâce à quelques hommes d'origine non romaine : Livius Andronicus, considéré comme le premier écrivain romain, Naevius, Plaute, Ennius. L'édification de la littérature latine, telle que nous la connaissons aujourd'hui, nous amène à nous interroger sur ses origines et ses interférences avec la littérature grecque.
En effet, en quoi la littérature latine est une importation étrangère de la littérature grecque ? Comment la littérature latine a su développer ses propres spécificités à partir de la littérature grecque ?
L'influence grecque s'est propagée à travers l'empire étrusque à partir de la fin du VIIe siècle avant Jésus-Christ et a perduré après sa dissolution au début du Ve siècle avant Jésus Christ.
La disparition des cités étrusques laissa Rome sans assise littéraire. Elle oscillait entre aristocratie rurale et plèbe urbaine et n'arrivait pas à se détacher de ses habitudes intellectuelles encore partiellement étrusques.
[...] Rappelons que Rome est une république et que la parole y tient une place prépondérante dans l'exercice du pouvoir. Les patriciens cultivent leur langage et n'hésitent pas à confier leurs enfants à des percepteurs, Grecs bien entendus. De même, Livius Andronicus, cité plus haut, a ouvert une école et a œuvré pour une meilleure compréhension d'une littérature romaine de forme hellénique au travers de lectures commentées d'œuvres grecques ou encore par sa traduction en latin de l'Odyssée. Dans le même temps, les Cornelii Scipiones, apparus au IIe siècle avant C. ont utilisé l'hellénisation pour leurs propres besoins. [...]
[...] Les Adelphes de Térence, empruntées à deux pièces du comique grec Ménandre, évoquent la question de l'influence croissante de l'hellénisme à Rome. Tirées du grec, les comédies et les tragédies se présentent sous le costume grec, d'après Bayet : on les appelle palliatae parce que les acteurs portent le pallium et non la toge nationale. Ainsi, l'aristocratie romaine et la plèbe trouvent leur compte : l'une sauvegarde sa dignité et l'autre est stimulé pour les aspects piquants de l'exotisme grec. [...]
[...] En outre, Rome s'est hellénisée grâce à la plèbe urbaine qui fréquentait depuis des siècles des commerçants et des passants de toute sorte véhiculant l'esprit méditerranéen La plèbe s'hellénise par ses contacts avec des esclaves cultivés et férus de littérature grecque, par son goût de la spéculation et du commerce maritime, grec ou punique, et par ses expéditions dans des contrées toujours plus lointaines. Il en résulte une transformation du langage utilisé par cette plèbe. En outre, la plèbe s'est familiarisée aux légendes grecques, à leurs dieux, sous des noms parfois étrusquisés A l'inverse, l'aristocratie dirigeante souhaite rester à l'écart de ce mouvement jugé honteux. [...]
[...] En effet, en quoi la littérature latine est une importation étrangère de la littérature grecque ? Comment la littérature latine a-t-elle su développer ses propres spécificités à partir de la littérature grecque ? Nous allons essayer de répondre à ces questions en nous intéressant tout d'abord au développement de l'hellénisme à Rome qui va jeter les bases de sa littérature et ainsi, favoriser sa formation intellectuelle. Puis, nous distinguerons les différentes facettes de la littérature latine telle qu'elle a été inspirée des Grecs. [...]
[...] Par ailleurs, la conquête romaine a rendu nécessaire l'apprentissage de la langue grecque, qui était la langue internationale. Même Caton, à la fin de sa vie, s'est mis à apprendre le grec. La population romaine a ainsi accepté de s'helléniser. L'hellénisme représente aux yeux des Romains, un raffinement de vie très séduisant, mais jouisseur, égoïste, roué et un peu suspect selon Bayet, dans son ouvrage Littérature latin. Les Romains abordent l'hellénisme de façon à la fois vivante et scolaire. Cependant, il existe un décalage tant moral que social qui sépare la Grèce de Rome dans la mesure où l'évolution des Latins est en retard d'environ trois siècles par rapport aux Hellènes. [...]
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