La littérature empêche-t-elle les hommes d'être indifférents aux hommes, comme l'affirme Eugène Ionesco ? En d'autres termes, la finalité d'une pièce de théâtre, un conte philosophique, un poème, un roman ou tout œuvre littéraire est-elle d'émouvoir, de toucher l'esprit ou le cœur du lecteur ? La plupart des auteurs souhaitent-ils communiquer avec leurs lecteurs ? Sont-ils tournés vers les autres ou avant tout centrés sur eux-mêmes, dans une volonté d'écrire pour le plaisir ?
[...] Comme Zola avant lui, l'auteur propose, au travers de son œuvre littéraire, sa vision personnelle du monde dans lequel il vit, ou tel qu'il l'imagine dans les décennies à venir - La littérature permet à l'écrivain de raconter sa vie, son enfance, ses mémoires Néanmoins les motivations d'un écrivain ne relèvent pas toujours de la volonté de transmettre, de partager son point de vue avec le lecteur. Parfois, il s'agit simplement de raconter, dans les détails, les joies et les peines de sa propre existence. Ainsi de nombreux auteurs se sont essayés à l'autobiographie : Sartre dans « les Mots » (1964), Nathalie Sarraute avec « Enfance » (1983) . Mais « Les Confessions » (1782-1789) de Rousseau sont le premier ouvrage du genre. « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. [...]
[...] L'histoire, qui raconte la passion amoureuse contrariée entre une jeune noble et un homme d'origine modeste, est une critique des conventions sociales qui pèsent sur l'homme et la femme à l'époque, et les empêchent de se marier librement. Ainsi Julie d'Etange écrit à Saint-Preux : « On voit, je l'avoue, beaucoup de malhonnêtes gens parmi les roturiers ; mais il y a toujours vingt à parier contre un qu'un gentilhomme descend d'un fripon. » La noblesse d'une personne n'est pas un gage de son honnêteté pour Rousseau, il lui semble donc absurde d'empêcher une noble et un roturier de s'unir. [...]
[...] Par ailleurs, il s'est renseigné sur les conditions de travail des ouvriers auprès d'un mineur syndicaliste du centre de la France. Enfin, il se serait inspiré de deux événements réels pour imaginer la fusillade de la partie VI, chapitre 5 : les fusillades d'Aubin et de la Ricamarie, qui ont fait 14 morts chacune. En écrivant son livre, l'auteur a voulu dénoncer la violence de la société dans laquelle il vivait, où un ouvrier pouvait mourir pour s'être opposé à une baisse de salaire : « Les blessés hurlaient, les morts se refroidissaient dans des postures cassées, boueux de la boue liquide du dégel, ça et là envasés parmi les taches d'encre du charbon, qui reparaissaient sous les lambeaux salis de la neige. [...]
[...] Conclusion Il existe de multiples exemples, du XVIe siècle à nos jours, de Montaigne à Ionesco, démontrant que « la littérature empêche les hommes d'être indifférents aux hommes ». Qu'il s'agisse d'œuvres tournées vers le public, destinées à susciter leur réaction, leur procurer des émotions, à les faire réfléchir, débattre, ou qu'il s'agisse d'œuvres reflétant une opinion personnelle, plus introspectives, voire intimistes, il semblerait que la finalité d'un roman, d'une pièce de théâtre, d'un conte philosophique et même d'une autobiographie, soit le plus souvent d'atteindre l'esprit et le cœur du public. [...]
[...] Aussi voit-on que la littérature permet aux hommes, au-delà du simple fait de partager leurs émotions, de communiquer, de réfléchir, de débattre de leurs idées . et les empêchent donc d'être indifférents les uns aux autres. II - Une littérature plus introspective 1 - La littérature permet à l'écrivain de donner sa propre vison de l'homme et du monde L'écrivain peut transmettre, au travers de son œuvre, sa propre vision de l'homme et du monde, décrire une expérience vécue ou un phénomène de société. En 1885, Emile Zola publie Germinal, où il dépeint de façon extrêmement réaliste le travail dans les mines de charbon. [...]
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