Au XVIIIième, la comédie sort d'une époque de gloire et de reconnaissance publique. En effet, au cours du XVIIIième, elle connaît un essor fabuleux grâce en parti à Molière. Cet essor entraîne un changement de regard sur la comédie et, d'un point de vue plus général, sur le théâtre. En effet, celui-ci gagne en respectabilité et devient un lieu de vie sociale très important. Malgré tous ces avantages obtenus, le XVIIIième ne brille pas par le théâtre. En effet, Racine et Molière ont mis la barre très haute, et les dramaturges qui suivent n'arrivent qu'à de pâles copies de ces auteurs prestigieux. Marivaux (1688-1763) est l'un de ces dramaturges devant se confronter à l'ombre de Molière qui plane sur la comédie. Cependant, Marivaux comprend qu'il ne sert à rien de se battre sur le même terrain que Molière car il est épuisé. Il cherche alors à faire du nouveau tout en restant dans la continuité de Molière. Ainsi, il va commencer à vouloir se détacher des règles classiques de la comédie pour donner une analyse du cœur humain très profonde, ce qu'on appelle aujourd'hui le marivaudage. On remarque ces différences en comparant l'Ecole des femmes (1662) de Molière et L'Ecole des mères. (1732) de Marivaux. Ces deux pièces s'interpellent par la ressemblance du sujet traité. En effet dans les deux, il s'agit de l'éducation d'une jeune fille qui est justement faite en sorte pour que celle-ci reste la plus naïve et ignorante possible.
En quoi l'éloignement volontaire de Marivaux par rapport au théâtre de Molière, que l'on peut voir à travers la comparaison de L'Ecole des femmes et de L'Ecole des mères reste une réforme et non une révolution dans la comédie ?
L'éloignement du théâtre de Marivaux par rapport à celui de Molière, reste inscrit dans une certaine continuité surtout dans la volonté de moralisation, pour répondre à une réforme nécessaire de l'art du théâtre au XVIII.
[...] Tout d'abord, Marivaux utilise les mêmes outils de comédie que Molière. En effet, il s'agit de thèmes récurrents : mariage, amour, cocuage, argent, etc. On retrouve également, les mêmes procédés comiques : échange de rôles par le déguisement : Eraste se déguise en valet, Arnolphe déguise son nom en Monsieur de La Souche ; la gaffe : Eraste fait sa déclaration d'amour à son père le prenant pour Angélique, Horace raconte toutes ces aventures avec Agnès à Arnolphe ne sachant pas qu'il est le gardien de la belle; l'aparté : Voyons si elle aime ailleurs. [...]
[...] De même, Marivaux, contrairement à Molière, se refuse d'utiliser le monologue. En effet, on n'en trouve aucun dans L'Ecole des Mères, alors que dans L'Ecole des Femmes, Arnolphe en fait assez souvent :acte II, scène acte II, scène IV, acte III, scène III, acte III, scène Vaste IV, scène acte IV, scène VII. Marivaux utilise aussi des répliques assez courtes, rendant le dialogue plus vivant, contrairement à Molière qui utilise souvent des tirades longues, jusqu'à 71 vers lorsqu'Arnolphe explique à Agnès ce qu'est le mariage (acte III, scène II). [...]
[...] (1732) de Marivaux. Ces deux pièces s'interpellent par la ressemblance du sujet traité. En effet dans les deux, il s'agit de l'éducation d'une jeune fille qui est justement faite en sorte pour que celle-ci reste la plus naïve et ignorante possible. En quoi l'éloignement volontaire de Marivaux par rapport au théâtre de Molière, que l'on peut voir à travers la comparaison de L'Ecole des femmes et de L'Ecole des mères reste une réforme et non une révolution dans la comédie ? [...]
[...] Ainsi, les nombreux changements apportés par Marivaux, restant tout de même inscrit dans la continuité de Molière, ouvrent la voie de la réforme, qui assure le nouveau souffle de la comédie du XVIIIème. Cette distinction avec la comédie classique n'est pas une séparation. Son ancrage dans le théâtre classique pour mieux le faire évoluer constitue donc bien une réforme et non une révolution. On peut cependant se demander si ce renouveau se révèle fécond dans le temps et dans l'espace. [...]
[...] Ainsi, le spectateur venant avec ses habitudes se laisse prendre au piège de Marivaux et, est donc surpris par toutes les nouveautés non annoncées. Ainsi, il s'imagine dès le départ que Madame Argante est le personnage mauvais de la pièce et qu'elle sera donc punie à la fin. Cependant le spectateur sera surpris de la voir rester pour la scène finale. En effet, souvent dans les pièces de Molière, le méchant ne reste pas pour le banquet du traditionnel mariage Arnolphe, s'en allant tout transporté, et ne pouvant parler : Oh ! [...]
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