Né avec le romantisme, le motif de l'homme fabriqué est une image moderne, liée à la révolution industrielle et la civilisation mécanique qui en est issue. Cependant, la créature humaine artificielle trouve déjà son modèle dans la mythologie gréco-romaine ainsi que dans la tradition judéo chrétienne. L'homme a donc imaginé la créature artificielle avant même de posséder les moyens techniques de la réaliser. Mais c'est bien avec le XIX ème siècle et l'entrée de l'homme dans l'ère mécanique que le thème de l'homme artificiel va connaître un véritable essor, notamment en littérature. Quelle soit androïde ou simple automate, la créature humaine artificielle est envisagée à travers son rapport à l'homme naturel. Dans L'homme au sable d'E.T.A. HOFFMANN comme dans L'eve future de VIILIERS DE L'ISLE, elle apparaît comme un ersatz de la femme qui vient consoler les héros de leurs amours déçus. Dans Blade runner de P.K DICK, si le héros poursuit les androïdes c'est au contraire afin de les détruire. Cependant, dans les 3 œuvres, la créature humaine artificielle représente une seule et même chose, à savoir le fruit d'une création de l'homme conçue à l'image de celui-ci. Un critique écrit que la créature humaine artificielle « apparaît comme une métaphore plutôt que comme une véritable réplique, construite à l'identique ».Il soulève alors un paradoxe. En effet, alors qu'on oppose traditionnellement réel et artificiel, il sous-entend ici une relation analogique entre ces deux thèmes. Doit-on envisager l'humain artificiel comme une prouesse technique ou comme une métaphore de l'homme naturel ? Dans quelle mesure la créature humaine artificielle représente-t-elle l'humanité et que nous enseigne-t-elle sur elle ? C'est à ces questions que nous allons tenter de répondre en nous appuyant sur les 3 œuvres citées précédemment.
Dans un premier temps, nous verrons que la créature artificielle se veut la réplique fidèle de l'homme naturel. Puis, nous chercherons à savoir en quoi elle constitue une métaphore de l'homme. Enfin, nous verrons que, par la métaphore, l'artificiel rend paradoxalement compte de la nature humaine.
[...] Littérature comparée : femmes artificielles Né avec le romantisme, le motif de l'homme fabriqué est une image moderne, liée à la révolution industrielle et la civilisation mécanique qui en est issue. Cependant, la créature humaine artificielle trouve déjà son modèle dans la mythologie gréco-romaine ainsi que dans la tradition judéo chrétienne. L'homme a donc imaginé la créature artificielle avant même de posséder les moyens techniques de la réaliser. Mais c'est bien avec le XIXème siècle et l'entrée de l'homme dans l'ère mécanique que le thème de l'homme artificiel va connaître un véritable essor, notamment en littérature. [...]
[...] Dés lors la créature artificielle acquiert une dimension métaphorique. En effet la créature humaine artificielle est en réalité un miroir révélateur de l'homme. Si elle singe l'apparence de celui c'est pour mieux mettre en valeur ses vices. La copie devient révélatrice de l'original puisque que le meilleur moyen d'accéder à l'être c'est justement sa création. En ce sens, elle est une métaphore de l'humain naturel. Dans les œuvres auxquelles nous nous intéressons, la créature humaine artificielle revêt le plus souvent l'apparence féminine. [...]
[...] On retrouve par ailleurs cette métaphore dans L'homme au sable lorsque Nathanael qualifie Olympia de belle statue Dés lors la créature humaine artificielle devient le miroir narcissique de l'homme ; elle est la créature d'un fantasme solitaire qui renvoie celui qui l'anime à sa propre image. Lord Ewald et Nathanael vivent ainsi des passions égoïstes. Hadaly comme Olympia n'ont de réelle existence qu'a travers ceux qui consentent à leur donner vie. Comme le signale Edison à Ewald : ( ) nous ne voyons des choses que ce que leur suggèrent nos seuls yeux ; ( ) nous n'en possédons que ce que nous en pouvons éprouver, chacun selon sa nature ! [...]
[...] Ce choix n'est pas innocent. Les automates féminins se substituent à la femme de chair et viennent ainsi combler les désirs des hommes. Ainsi Hadaly guérit Lord Ewald de sa passion amoureuse destructrice ; Rachel répond au désir sexuel de Rick, quant à Olympia, elle offre un nouveau souffle à l'artiste Nathanael .Dés lors, la créature artificielle n'apparaît pas comme la réplique exacte de la femme mais comme celle capable de palier aux défaillances de cette dernière. Hadaly est sans doute l'exemple le plus parlant. [...]
[...] Dans quelle mesure la créature humaine artificielle représente-t- elle l'humanité et que nous enseigne-t-elle sur elle ? C'est à ces questions que nous allons tenter de répondre en nous appuyant sur les 3 œuvres citées précédemment. Dans un premier temps, nous verrons que la créature artificielle se veut la réplique fidèle de l'homme naturel. Puis, nous chercherons à savoir en quoi elle constitue une métaphore de l'homme. Enfin, nous verrons que, par la métaphore, l'artificiel rend paradoxalement compte de la nature humaine. La créature humaine artificielle apparaît à première vue comme une réplique de l'homme naturel. [...]
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