Depuis ses débuts, la littérature comparée fait l'objet de beaucoup d'interrogations. Elles se réfèrent tant au moment de sa naissance qu'à son objet et sa méthode. Au fil des siècles, traducteurs, hommes curieux, voyageurs ont parcouru les littératures étrangères à la recherche soit de la différence, soit de la ressemblance. Ces aventuriers de la littérature sont considérés par les comparatistes contemporains comme les précurseurs de leur jeune discipline.
[...] Les auteurs précisent que " La littérature comparée est l'art méthodique, par la recherche de liens d'analogie, de parenté et d'influence, de rapprocher la littérature des autres domaines de l'expression ou de la connaissance, ou bien les faits et les textes littéraires entre eux, distants ou non dans le temps ou dans l'espace, pourvu qu'ils appartiennent à plusieurs langues ou à plusieurs cultures, fissent-ils partie d'une même tradition, afin de mieux les décrire, les comprendre et les goûter Quant à Daniel-Henri Pageaux, la littérature comparée n'est pas une discipline confinée dans une méthode spécifique se basant sur la comparaison mais une approche qui permet de "mettre en relation des textes, des séries de textes, des littératures, des recherches et suivre leur dialogue"[2] Pour Didier Souiller " La littérature comparée étudie les relations d'échange constant qui finissent par déterminer la constitution d'un vaste système de ramifications et d'interactions, lequel, comme tout système, possède son autonomie et ses lois de fonctionnement propres Pour tenter de définir la discipline, Pol Vandevelde note à son tour que "la littérature comparée se présente comme un ensemble de pratiques s'occupant soit des rapports entre des littératures de domaines linguistiques différents, soit des influences subies par des textes ou des auteurs dans différentes littératures nationales, soit encore des relations entre la littérature et les autres arts."[4] Ainsi, chaque définition de la littérature comparée tente d'être la plus claire et la plus globalisante possible mais toutes les définitions s'accordent tantôt à se compléter, tantôt à se renier les unes les autres soit partiellement soit complètement. Objets d'étude de la littérature comparée La littérature comparée adopte une démarche visant à étudier tout objet dit littéraire en le mettant en relation avec d'autres éléments constitutifs d'une culture. Chevrel souligne que la littérature comparée est une façon de procéder, un mode d'interrogation. [...]
[...] Cependant, la première se chargerait de l'étude des principes de la littérature, comprenant les formes, les techniques et les thèmes qui se rencontrent dans les œuvres littéraires et serait ainsi proche, sinon synonyme, de critique littéraire. La littérature comparée s'occuperait quant à elle des relations entre littératures nationales, de leur évolution, de leurs interprétations, etc. Pour beaucoup de comparatistes, la frontière entre "littérature générale" et "littérature comparée" n'est pas aussi étanche que certains pourrait le croire et la différence entre les deux ne parait pas réelle. Ainsi, l'expression "littérature générale", qui va souvent de pair avec celle de "littérature comparée", ne sert qu'à consolider le statut de cette dernière. [...]
[...] Pour un comparatisme agissant dans plusieurs aires linguistiques, le recours à la traduction serait d'une nécessité certaine. Un texte, une pièce théâtrale, une sculpture, une musique nous disent des choses, provoquent en nous des émotions irrépressibles (l'émerveillement, le rire, les larmes, l'angoisse, etc.) et on s'aperçoit que parfois, certaines oeuvres se servent de structures similaires, de thèmes récurrents mais les emploient à des fins différentes, avec un style particulier. Il est donc du ressort du comparatiste de décortiquer ces œuvres et de mettre en relief les raisons pour lesquelles ces oeuvres agissent de la même manière sur le lecteur/spectateur/auditeur pour produire des effets différents ou, à l'inverse, agissent différemment pour produire le même effet. [...]
[...] Une réflexion faisant appel à la littérature comparée comme méthodologie d'étude ne devrait pas se limiter à comparer des œuvres. Cela relèverait du simplisme scientifique. Beaucoup de comparatistes contemporains pensent que le but de la littérature comparée est de mettre en rapport des oeuvres diverses ayant un ou plusieurs points communs et de maintenir le souci de respecter leurs particularités. Ainsi, le comparatisme dans la littérature comparée se doit de découvrir ce qui rapproche des productions littéraires différentes tout en mettant en exergue leurs singularités et ce, afin de voir si les œuvres étudiées répondent à des critères similaires. [...]
[...] de Gandillac, Paris, Denoël- Gonthier RINNER, Fridrun : Y a-t-il une théorie proper à la littérature compare ? ª In : VALDÉS, Mario J. (éd.) : Toward a Theory of Comparative Literature, New York, Peter Lang PAGEAUX, Daniel-Henri : La littérature générale et comparée, Paris, A. Colin, coll. "Cursus" CLAUDON, Francis et HADDAD-WOTLING, Karen, Précis de literature comparée, Paris, Nathan SOUILLER, Didier et TROUBETZKOY, Wladimir, Littérature comparée, Paris, PUF "Le comparatisme dans les sciences de l'homme, approches pluridisciplinaires", Ed. Bruxelles, De Boeck Université GUYARD Marius-François, Que sais-je ? La Littérature Comparée. [...]
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