La comédie (née en Grèce vers le VIème siècle avant J.-C) est un genre complexe car pouvant changer de forme. Toutefois, le mot comique a une définition très claire : « qui appartient à la comédie et qui provoque le rire ». En effet, la comédie est destinée à déclencher le rire et à distraire.
Cependant, est-ce la seule fonction de la comédie ? A-t-elle, au théâtre, pour seul but de faire rire ? Le sens premier du mot est de distraire à travers le rire ; mais selon qu'une comédie soit ironique, sarcastique, satirique, son auteur ne veut-il pas dénoncer un fait, critiquer quelque chose ou quelqu'un ?
Nous verrons ainsi tout d'abord que certes, la comédie sert à divertir. Mais, ensuite, nous nous demanderons également si elle n'offre pas tout de même une critique, invitant à la réflexion le public par un message subtilement délivré.
Depuis le XVIème siècle déjà, assister à une comédie est considéré comme un moment de détente. En effet, les personnes importantes y allaient pour s'apaiser, puisqu'elles pouvaient rire sans arrière-pensée, sachant bien entendu que le dénouement serait heureux, malgré des ennuis aux premiers abords inextricables. Les sujets sont souvent légers, en contradiction avec ceux assez graves de la tragédie, mettant souvent en scène des Bourgeois essayant de résoudre leurs problèmes. Ainsi par exemple, dans Le Barbier de Séville (1775) de Beaumarchais, le comte Almaviva, amoureux, tente d'arracher Rosine de son vieux tuteur qui a le projet de l'épouser. A la fin, le comte et Rosine se marient avec l'aide de Figaro, un ancien valet du comte.
Ensuite, dans une comédie, l'auteur ne se contente pas seulement d'une situation amusante. Il amplifie le comique en utilisant des procédés variés comme le comique de gestes, relevant de la farce, par exemple dans Les Fourberies de Scapin de Molière (1671) où les coups de bâtons donnés par Scapin à son maître caché dans un sac provoquent le rire général. ci les rôles sont inversés ; au lieu que le maître batte son valet, c'est le valet qui roue son maître de coups par traîtrise et ceci déclenche le rire des spectateurs. Lorsque des personnages ont des défauts, l'auteur utilise le comique de caractère pour s'appuyer sur ces défauts et ainsi, pouvoir faire rire le lecteur comme dans Le Malade imaginaire (1673) de Molière - Argon à toujours l'impression d'être malade. Donc, si la comédie fait rire, c'est parce que chacun y trouve un vécu, et qu'elle est le reflet de l'homme et de la société, sachant que, de ce fait, la peinture de leurs vice et de leur ridicule peut amener à les corriger "Ridendo Castigat Mores". (...)
[...] Ainsi, Le registre comique au théâtre devrait toujours inciter le public à découvrir un message implicite. Effectivement : L'auteur qui n'écrit que pour faire rire n'a pas bonne presse Finalement de qui ou de quoi se moque-t-on ? De soi-même ou de sa propre société, dont la comédie nous donne souvent une image inquiétante à travers le comique. Donc, le divertissement que semble proposer la comédie n'est qu'une stratégie, qui ramène en fin de compte l'homme à lui-même, à ses interrogations et à ses problèmes. [...]
[...] En conclusion, nous pouvons donc affirmer que le théâtre et plus précisément la comédie, ont une double fonction ; déclencher le rire et distraire, bien évidemment, mais également porter l'attention sur les inégalités et les injustices ainsi que les vices des hommes. La comédie est en effet, utile pour faire véhiculer des idées en utilisant l'ironie, ou encore en dénonçant le ridicule des mœurs d'une société. N'oublions pas aussi que l'écriture est une arme efficace pour parer la censure à certaines époques. [...]
[...] On peut parfois suggérer des choses sérieuses sous la légèreté ; ainsi la comédie évite la censure et dénonçait ce que l'Etat ne voulait pas admettre. Effectivement, le rire permet à l'auteur de faire passer plus facilement son message. Comme le disait Stendhal, la comédie a un grand avantage sur la tragédie : c'est de peindre les caractères ; la tragédie ne peint que les passions Le théâtre est aussi souvent utilisé pour dénoncer les inégalités sociales, l'intolérance, l'injustice . En représentant sur scène les erreurs de la société, la comédie suscite aux spectateurs une réflexion et une prise de conscience. [...]
[...] Enfin, peut-on parler de comédie sans trouver dans celle-ci les mots ou tournures de phrases qui font rire ? Au théâtre, la volonté d'amuser est particulièrement traduite par le langage employé dans les dialogues, c'est le comique de mots : les répétitions, les contresens, les mots niais, vulgaires ou trop savants, les termes mal prononcés s'enchaînent pour être drôles. D'ailleurs, les mots mal compris sont souvent à l'origine d'une longue explication amusante entre personnages. D'un autre côté, il existe pour la plupart des comédies, un personnage destiné à faire rire uniquement par son ridicule tel que Harpagon dans L'Avare (1666) de Molière, et son célèbre je me meurs, je suis mort, je suis enterré quand il découvre le vol de sa chère cassette On notera aussi le quiproquo par exemple entre lui et Valère, qui essaie de lui demander la main de sa fille quand lui croit parler de cette cassette. [...]
[...] A-t-elle, au théâtre, pour seul but de faire rire ? Le sens premier du mot est de distraire à travers le rire ; mais selon qu'une comédie soit ironique, sarcastique, satirique, son auteur ne veut-il pas dénoncer un fait, critiquer quelque chose ou quelqu'un ? Nous verrons ainsi tout d'abord que certes, la comédie sert à divertir. Mais, ensuite, nous nous demanderons également si elle n'offre pas tout de même une critique, invitant à la réflexion le public par un message subtilement délivré. [...]
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