Il s'agit d'une dissertation d'hypokhâgne en lettres, faite en devoir maison.
« Ainsi le livre n'est pas comme l'outil, un moyen en vue d'une fin quelconque : il se propose comme fin à la liberté du lecteur » in Qu'est ce que la littérature?, Sartre
[...] Elle n'est pas qu'usage comme cette dernière, pure communication. Elle revêt une noblesse de style et d'esprit, un agencement des mots qui l'élève au-delà du simple langage. Et c'est en cela et en considérant le livre comme un objet littéraire que nous pourrions nous ranger à l'affirmation de Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ? : « Ainsi le livre n'est pas comme l'outil, un moyen en vue d'une fin quelconque : il se propose comme fin à la liberté du lecteur ». [...]
[...] Ce dernier n'est-il pas conscient de ce qu'il écrit et n'essaye-t-il pas de guider les émois du lecteur ? En envisageant cette possibilité, le livre se présenterait comme fin à la liberté du lecteur c'est-à-dire comme arrêt à celle-ci. L'auteur, dans son œuvre, impose en effet un discours, une vision du monde et un imaginaire au lecteur. En choisissant de représenter le monde d'une façon plus que d'une autre, l'auteur s'engage à présenter le réel tel qu'il le voit. Le lecteur suit alors le chemin déjà tracé par l'écrivain qui a choisi la fin de son livre, soit son but, et ne peut l'ignorer même s'il n'y adhère pas. [...]
[...] Dans le roman policier la culture du suspens et de la peur est essentielle pour produire chez le lecteur les émotions décrites précédemment. Ceux d'Agatha Christie, par exemple, ne révèle pas au lecteur l'identité de l'assassin avant la fin du récit. Celui-ci suit alors l'enquête souvent menée par Hercule Poirot ou Miss Marple, découvre les indices en même temps qu'eux et peut ainsi se prêter au jeu. Il essaye de comprendre par lui-même les événements qui se sont déroulés avant qu'ils ne lui soient révélés. [...]
[...] Le livre peut ainsi se présenter en tant que liberté à son lecteur. Il est fin en lui-même et nul moyen n'est nécessaire pour l'atteindre. A sa lecture, le lecteur touche le summum de sa liberté : une liberté intime et personnelle qui permet l'évasion et l'interprétation mais aussi une liberté d'action. Le lecteur, face à ce qu'il lit, peut en effet éprouver divers sentiments qui le poussent à sortir de son imaginaire qu'il rapproche du réel pour agir dans son monde. [...]
[...] Le lecteur, toujours grâce à son imagination et à sa culture est aussi libre de comprendre un texte singulièrement, de le rapprocher d'un autre, d'en décrypter l'implicite, de l'interpréter. Le livre peut présenter des symboles aux sens cachés et multiples comme des « blancs ». Au théâtre par exemple, le dramaturge s'attache à rédiger l'intégralité des répliques qui sont échangées sur scène mais ne détaille pas toujours, ou avec peu de précision, les décors, les gestes ou l'attitude des personnages. C'est ce qu'Anne Ubersfeld appelle dans Le Théâtre, « l'incomplétude du texte » dramatique. [...]
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