Pourquoi lire les classiques, Italo Calvino, oeuvres littéraires, Le Rouge et le Noir, Mme Bovary, Roméo et Juliette, amants maudits, mythe, médiatisation de l'ouvrage littéraire, adaptation cinématographique, Homère, Les Hauts de Hurle-Vent, Molière, Jane Austen
La pratique de la lecture est le corollaire de l'acte de lecture lui-même : le lecteur lit et reçoit l'oeuvre littéraire d'une certaine façon selon la nature de l'objet qu'il a entre les mains. On ne pratique pas la lecture d'un roman dit "de gare" de la même façon que l'on pratique celle d'un classique : une oeuvre littéraire qui a su se rendre inoubliable à travers les âges. La question de cette lecture des ouvrages classiques nous semble donc aussi intéressante qu'essentielle et c'est à cette interrogation que répondent les points 4 et 5 de l'article Pourquoi lire les classiques d'Italo Calvino : "4) Toute relecture d'un classique est une découverte, comme la première lecture. 5) Toute première lecture d'un classique est en réalité une relecture". Selon Calvino, toute lecture d'un classique s'apparente à une relecture dans l'idée qu'elle est imprégnée des traces culturelles, linguistiques des lectures qui en ont été faites auparavant et de sa traversée des âges et de l'espace.
[...] Pourtant, nombre d'entre eux se sont fait une place dans cette sorte de palmarès littéraire par l'originalité des personnages mis en scène comme soulignée précédemment avec L'étranger de Camus, mais aussi par l'originalité/la nouveauté de l'intrigue, du propos, de la philosophie abordée ou de l'écriture. Ainsi, L'écume des jours de Boris Vian s'est fait une place parmi les classiques français : chef-d'œuvre de poésie et d'absurde, il dénonce et émeut, il déroute surtout celui qui le lit par une différence stylistique très marquée et un univers à la fois si proche de la réalité et si loin de toute considération réaliste. [...]
[...] On peut tout d'abord répondre que cette lecture permet effectivement des retrouvailles avec des motifs, des thèmes, des personnages appartenant à notre culture et notre connaissance comme des retrouvailles avec de vieux amis. C'est souvent le cas des classiques jeunesses. Lire et relire par exemple Le petit prince d'Antoine de Saint- Exupéry permet au lecteur de retrouver un héros de son enfance, un certain folklore – car qui ne connaît pas la phrase « Dessine-moi un mouton » ou la tirade du renard sur l'apprivoisement/l'amitié ? [...]
[...] – un personnage qu'il a sûrement aimé, une part d'innocence. Ainsi, la relecture de cette œuvre, grâce à ce processus de retrouvailles, lui fait redécouvrir une partie de lui-même, avec un regard neuf, un regard d'adulte, lui fait redécouvrir le plaisir qu'il a pris à la lecture de cette œuvre. La lecture/relecture de ce classique fait alors appel à la nostalgie, à l'enfance et permet d'effectuer une sorte de voyage dans le temps : des émotions passées aux émotions présentes. [...]
[...] Le statut de « mythe » de cet ouvrage indique cet aspect de relecture/retrouvailles que prend une première lecture de l'objet littéraire en lui-même. Cette « notoriété » et cette inscription dans la culture générale faisant de la première lecture d'un classique une sorte de relecture peuvent être attribuées à différentes causes : les classiques sont souvent étudiés dans le domaine scolaire et éducatif (collèges, lycées, universités) dans le cadre d'études littéraires : ainsi, on lit par exemple Germinal d'Émile Zola pour la première fois en étant conscient du contexte dans lequel il s'inscrit, de la date de sa parution, du style littéraire de l'auteur, de sa démarche ; le lecteur, ici l'élève ou l'étudiant, anticipe la démarche sociologique, naturaliste et le style descriptif de l'auteur : description des conditions de vie d'un petit village de mineurs sur fond de politique. [...]
[...] Pour cela, nous illustrerons tout d'abord cette impression de retrouvailles sans cesse renouvelée par la lecture des classiques ainsi que ses différentes causes; puis nous aborderons les éléments culturels, éducatifs, linguistiques et stylistiques faisant des pratiques de lecture et de relecture une incessante découverte, tout cela conformément à la thèse de Calvino et enfin, nous approfondirons notre réflexion en mettant en avant l'intérêt de la découverte et de la relecture de cette littérature classique. I. Une impression de retrouvailles renouvelée Comme l'affirme Italo Calvino, toute première lecture d'un classique est en réalité une relecture. [...]
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