De la liberté, citation, John Stuart Mill, classe préparatoire littéraire, tyrannie, opinion
Dans De la liberté (1859), John Stuart Mill écrit : « Parce que la tyrannie de l'opinion est telle qu'elle fait de l'excentricité une honte, il est souhaitable, pour ouvrir une brèche dans cette tyrannie, que les gens soient excentriques. » Votre lecture des oeuvres au programme vous conduit-elle à souscrire à cette assertion ?
[...] Pour sortir de cette dynamique, il faudrait ainsi « ramer contre le courant » et être excentrique pour se libérer de cette oppression de l'opinion. 1.2- Phase de problématisation Cependant, cet appel à une forme de rébellion contre cette tyrannie de l'opinion laisse perplexe : est-ce vraiment un moyen d'y ouvrir une brèche ? Tout repose sur l'idée que l'hégémonie de l'opinion sur les personnalités singulières conduit à former une sorte de moule social dans lequel nous sommes obligés de prendre place si nous ne voulons pas nous marginaliser. [...]
[...] Toutefois, l'une des limites de cette sorte de promiscuité est l'impact intérieur des opinions extérieures. Autrement dit, lorsque nous agissons, nous sommes confrontés à l'opinion d'autrui qui juge, positivement ou négativement selon les cas, notre action. Or il apparaît que les opinions individuelles sont occultées par une opinion dominante qui s'affirme comme « l'opinion publique ». Dès lors, une masse impersonnelle d'idées convergent vers une pensée unique s'affirmant de manière despotique dans une négation de l'individualité. La scène de l'opéra dans Le Temps de l'innocence de Wharton en est une illustration parlante. [...]
[...] De la liberté, Citation - John Stuart Mill (1859) - Classe préparatoire littéraire : méthode détaillée et rédaction DISSERTATION REDIGEE LETTRES CPGE SCIENTIFIQUE « Parce que la tyrannie de l'opinion est telle qu'elle fait de l'excentricité une honte, il est souhaitable, pour ouvrir une brèche dans cette tyrannie, que les gens soient excentriques. » Votre lecture des ?uvres au programme vous conduit-elle à souscrire à cette assertion ? Analyse Problématisante de la citation. 1.1- Analyse 1.1.1- 1ère phase : observation - Présent de vérité générale - « Parce que » : explication du pourquoi - Terme fort : tyrannie, personnification de l'opinion, un tout impersonnel - « Il est souhaitable » : proposition non imposée mais désirée, arrive suite à sa justification dans la première partie - Ton prescriptif, invite à aller contre le courant, à se rebeller contre l'emprise de l'opinion, la peur du « qu'en dira-t-on ». [...]
[...] En effet, Stuart Mill prescrit aux gens d'être excentriques. Or, toutes les formes d'excentricité ne sont pas forcément enviables dans tous les cas. Il convient en effet de ne pas prendre le conseil de Stuart Mill pour une sorte d'excuse généralisée à tous les écarts. Dans le cas contraire, certaines actions contraires à la morale par exemple s'en trouveraient justifiées par ce désir d'affranchissement de l'opinion. A quelqu'un qui nous ferait la remarque que nous agissons mal, nous répondrions alors que c'est pour « ouvrir une brèche dans la tyrannie » et tout deviendrait en quelque sorte, sinon permis, du moins compréhensible. [...]
[...] S'il faut bien s'affranchir de l'opinion en étant excentriques, nous verrons au travers des ?uvres que cet anticonformisme est à moduler. En somme, il apparaîtra que l'essentiel est de se libérer de cette peur du « qu'en dira-t-on ? ». En premier lieu, il est indéniable que la vie en société nous soumet à une pression et pose la question de l'impact du regard des autres sur nos actions. Cet avis qui appartient à tout le monde mais que personne ne semble partager devient une tyrannie proscrivant toute forme d'excentricité. [...]
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