Mme de Merteuil, les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos, monsieur de Valmont, jeu libertin, Mme de Volanges, Cécile, Danceny
Le genre épistolaire renforce l'effet de réel en étant la seule forme possible de sincérité dans un contexte de vie sociale où tout n'est qu'apparence et dissimulation. Choderlos de Laclos exploite ce genre littéraire dans son célèbre roman épistolaire Les liaisons dangereuses. Paru en 1781, il est divisé en 4 parties et composé de 175 lettres. Scandaleux par sa description du libertinage, il fut longtemps interdit pour ensuite connaître un succès fulgurant. Ce roman raconte le duo pervers de deux nobles manipulateurs, roués et libertins : Mme de Merteuil et Monsieur de Valmont tous deux font de la séduction un jeu cynique et machiavélique. Mme de Merteuil, qui se fait passer officiellement pour une veuve vertueuse auprès des gens qu'elle fréquente, révèle son vrai visage dans sa correspondance avec Valmont. Dans la lettre 63 adressée à Valmont, Mme de Merteuil relate un épisode décisif dans l'intrigue. Elle fait en sorte de dresser quelques obstacles dans l'histoire des deux amoureux, Danceny et Cécile pour s'attirer la confiance de Mme de Volanges et attiser le désir des jeunes gens.
[...] La mise en scène des victimes : • Le cadre de la scène : le lieu sert les projets de la marquise - atmosphère mondaine, de nombreux convives font diversion • Description des personnages : - Attention particulière à la physionomie de sa victime « le figure de Mme de Volanges changea » - Elle juge ses jouets « Cette femme si clairvoyante contre vous était aveuglée au point qu'elle » antithèse • Discours rapportés dans des bribes de dialogue : - Discours indirect « j'allai jusqu'à dire que je croyais avoir vu donner et recevoir une Lettre ». - Puis passe au discours direct « Lui connaissez vous quelque correspondance fréquente ? [...]
[...] Mme de Merteuil, qui se fait passer officiellement pour une veuve vertueuse auprès des gens qu'elle fréquente, révèle son vrai visage dans sa correspondance avec Valmont. Dans la lettre 63 adressée à Valmont, Mme de Merteuil relate un épisode décisif dans l'intrigue. Elle fait en sorte de dresser quelques obstacles dans l'histoire des deux amoureux, Danceny et Cécile pour s'attirer la confiance de Mme de Volanges et attiser le désir des jeunes gens. Problématique : En quoi Laclos dans cette lettre définit-il les règles du jeu libertin ? [...]
[...] Le lecteur est le témoin privilégié du libertinage en action. Non seulement, il connaît le vrai visage de Mme de Merteuil, mais encore il constate sa capacité incroyable à le dissimuler. [...]
[...] N'obéissant qu'à sa volonté de toute-puissance et à son orgueil démesuré, elle exprime aussi le plaisir qu'elle éprouve à jouer avec le destin et les sentiments de ses semblables. Elle manifeste dans son discours un constant souci de recherche et d'élégance qui masque la plus profonde dépravation. L'intelligence remplace le cœur et les sentiments. Elle se met au service d'agissements raisonnés, calculés. C'est au nom de cette intelligence, qui lui donne la conscience de sa supériorité intellectuelle, qu'elle bafoue la morale et la religion. [...]
[...] - Assoie son statut de libertine perverse auprès de Valmont • Hypocrisie forte lorsqu'elle annonce être allée « visiter [ses] amis dans leur affliction » se présente comme une amie pieuse et charitable aux apparences vertueuses Le plaisir de la manipulation : • Champ lexical de l'amusement : « je m'amusais » « plaisant » source divertissement • Personnage sadique qui se complait dans la vision de la souffrance d'autrui : - Souffrance perçue dans le regard de la mère - Souffrance à venir de Cécile, ses « larmes » • Métaphore du combat : « frapper le coup décisif » association libertinage à un jeu de manipulation L'auto glorification : • Supériorité et domination de la marquise but du jeu libertin - Comparaison à Dieu « comme la divinité », « rôle auguste » assois sa domination • Jouissance de la domination - « je me retirai enfin, forte contente de moi » - Question rhétorique : « N'est-il pas plaisant, en effet, de consoler pour et contre, et d'être le seul agent de deux intérêts directement contraires ? » - Antithèse « pour et contre » double jeu, lui donne un caractère diabolique qui divise • L'un des buts de cette lettre : impressionner Valmont Conclusion : La lettre présente toutes les caractéristiques du libertinage en action. Mme de Merteuil raconte avec talent son « ouvrage », qu'elle considère comme « son chef d'œuvre » en mettant au jour sa stratégie, ses manipulations et ses intentions destructrices. [...]
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