Se distinguant par ses actes, ses paroles et ses pensées, le personnage suscite une réelle fascination chez le lecteur, qu'elle soit positive ou négative. La littérature et notamment le roman cherchent à positionner les personnages dans des situations spécifiques dans le but de leur donner un certain type de caractère, d'attitude. Néanmoins, chez Hugo, et principalement dans Les Misérables, le roman fourmille de personnages, dont un grand nombre est éphémère. En opposition, Hugo s'attache à certaines figures qui lui servent d'exemples, d'illustrations pour son plaidoyer. L'oeuvre monumentale d'Hugo ne fait pourtant pas l'unanimité, surtout en ce qui concerne ses personnages qui apparaissent, aux yeux de Flaubert, comme des « types tout d'une pièce comme dans les tragédies. » En effet, Flaubert, dans une lettre à Madame Edma Roger des Genettes, se demande où est la vraisemblance dans Les Misérables. Selon lui, les personnages, comme Fantine, Jean Valjean ou les « cocos de l'ABC » sont fictifs et ne représentent en rien la réalité du 19ème siècle. Il dénonce le manque de sincérité de ces protagonistes qu'on ne « voit pas souffrir dans le fond de leur âme ». Les personnages hugoliens sont, pour Flaubert, des « mannequins, des bonshommes en sucre » et donc des êtres de papier plutôt invraisemblables et fictifs. Il critique leur surcroît de conventionnalisme et leurs « discours » figés, trop stéréotypés quand il écrit ces propos : « Quant à leurs discours, il parlent très bien, mais tous de même. ». De cette manière, on comprend qu'au 19ème siècle, Les Misérables ont été à la fois adulés et critiqués.
On se donc se demander si, comme le dénonce Flaubert, Les Misérables est une oeuvre trompeuse qui ne permet pas au lecteur de son temps de la recevoir entièrement ? (...)
[...] Le soir de Noël est souvent la représentation de l'espoir et du sauvetage, et c'est le cas dans Les Misérables, car Cosette, qui est morte de peur à l'idée d'aller chercher de l'eau dans la forêt, va être aidée et sauvée par Jean Valjean. L'apparition mystique et mystérieuse de Jean Valjean représente l'arrivée du prince charmant qui vient sauver La Belle aux Bois Dormants ou Blanche Neige. Cosette et Jean Valjean sont donc bien des types comme l'affirmait Flaubert, car ils sont symboliques et fictionnels. [...]
[...] Le peuple de Paris peut être considéré comme le personnage principal des Misérables. C'est une partie de l'originalité de l'œuvre hugolienne, car le peuple, étant représenté par plusieurs classes sociales, (le bagnard, la prostituée, les ouvriers, les prêtres, les enfants ) peut être un personnage à lui seul. Il ne peut donc pas être un personnage typ[e] tout d'une pièce comme l'exprimait Flaubert car la présence de ce personnage surhumain permet d'élever le peuple à une statut d'admiration et de vénération. [...]
[...] La déshumanisation réalisée sur cette petite fille engendre une critique rigide et catégorique de la part de Victor Hugo. La famille des Thénardier est la seule famille du roman, mais elle est représentée de façon négative. Elle est l'image de la famille ignoble et destructrice. Hugo tente de mettre en avant l'idée que la famille des Thénardier représente, à basse échelle, la classe populaire qui abuse de ses semblables. Il veut mettre en avant la monstruosité du peuple envers les autres misérables. [...]
[...] Hugo critique donc le Mal, il vilipende les classes sociales sauvages qui abusent des misérables. Cosette se retrouve rabaissée, déshumanisée quand elle vit avec les Thénardier. Elle est associée aux animaux, et donc Hugo critique réellement la violence morale et physique que la société fait subir aux enfants : Cosette montait, descendait, lavait, brossait, frottait, balayait, courait, trimait, haletait, remuait des choses lourdes, et, toute chétive, faisait les grosses besognes. ( L'idéal de l'oppression était réalisé par cette domesticité sinistre. [...]
[...] Il associe cet univers à un lieu d'enfermement, d'asphyxie moral. Il met en avant que les effets du crime se poursuivent à long terme, même après la peine subie. C'est pour cette raison que Jean Valjean est persécuté par son passé : il est emprisonné dans son passé, dans ses actes passés car la société l'a condamné à vie : il est rejeté par les commerçants de Digne, il est confronté à Champmathieu et à Javert Il ne sera jamais libéré, dans ses deux parties, de son passé. [...]
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