Depuis l'Antiquité, les auteurs tentent à travers de leurs œuvres d'enseigner, de diffuser leurs idées ou de critiquer. Au XVIe siècle, Montaigne invente le genre de l'essai, nouveau moyen pour les auteurs d'argumenter. Mais cette visée didactique s'affirme surtout au XVIIIe siècle, siècle des Lumières, ou la diffusion du savoir apparaît comme primordiale. Le conte philosophique est alors un des genres prédominants. On peut alors se demander lequel, du conte ou de l'essai, permet une argumentation plus efficace.
[...] L'efficacité du conte réside dans ses aspects plaisants et faciles, notamment grâce à la fiction, touchant ainsi un plus grand public, alors que l'essai semble se concentrer d'avantage son le but didactique. Finalement, l'efficacité semble reposer sur l'époque. Au XVIIe siècle, beaucoup d'idées se confrontaient, notamment à cause de la découverte encore récente du Nouveau Monde : un genre explicite et argumenté était nécessaire d'où l'essai. Au XVII siècle, les lumières cherchent à diffuser le savoir et à faire réfléchir la société tout en évitant la censure : le conte philosophique est alors efficace grâce à son habileté à toucher un public large, à être plus accessible et aisé à comprendre, à inciter le lecteur à réfléchir tout en procurant à l'auteur un masque pour éviter la censure. [...]
[...] Lequel, du conte ou de l'essai, permet une argumentation plus efficace ? I. Le conte philosophique semble plus efficace parce qu'il touche un public plus large 1. Grâce à son aspect plaisant 2. Grâce à son habileté à rendre plus concrètes des idées abstraites II. L'essai apparaît comme un genre plus efficace car sa visée est plus didactique 1. Il emploie une argumentation explicite 2. La morale y domine III. Les deux genres semblent présenter des formes d'argumentation différentes, dépendant de l'objectif de l'auteur 1. [...]
[...] Il serait inefficace pour eux de le faire à travers d'un récit qui n'impose pas assez l'opinion de l'auteur au lecteur et qui n'est pas assez argumentatif. A la fin d'un essai l'auteur veut que son lecteur soit convaincu alors qu'à la fin d'un conte, le lecteur est amené à réfléchir. Les deux genres sont donc efficaces, selon le but final de l'auteur. Ainsi, le conte et l'essai sont différemment efficaces dans le combat d'idées et la critique de la société. [...]
[...] Tout d'abord, l'essai emploie une argumentation explicite contrairement au conte philosophique où la morale est implicite. Cette argumentation implicite peut conduire le lecteur à ne pas voir la morale ou à mal l'interpréter. L'essai apparaît alors comme plus efficace, la thèse étant clairement exposée la plupart du temps. Ainsi dans Candide, le lecteur ne comprend pas forcément la morale de la fin Il faut cultiver notre jardin De plus, le conte philosophique utilise beaucoup d'ironie ce qui peut amener le lecteur à mal comprendre. [...]
[...] En effet, les contes philosophiques ont recours à la fiction qui permet aux lecteurs de mieux comprendre les morales. Ainsi, dans Micromégas, la fiction est beaucoup plus efficace pour faire comprendre la notion de relativité. Voltaire met en scène un Saturnien, géant par rapport aux hommes mais lilliputien par rapport à un Sirien (habitant de Sirius). Il est beaucoup plus facile pour un lecteur de comprendre la notion de relativité à travers cette fiction qu'à travers un essai. Certes, il est vrai que dans l'essai on trouve des exemples qui peuvent illustrer es arguments sans avoir à inventer tout un récit ; cependant, ces exemples restent beaucoup moins efficaces que la fiction d'un conte. [...]
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