Commentaire composé sur l'extrait "le goût des larmes" de Michel Leiris, extrait de l'ouvrage autobiographique L'Age d'Homme. Ce commentaire a été réalisé dans le cadre d'un bac blanc de français.
[...] Cela fait partie de lui, de son identité. C'est donc une vue originale de l'identité. Est-on toujours sur d'être naturel si bien que l'auteur pour parler des moments ou était naturel ajoute, avec un adverbe d'insistance, vraiment naturel Michel Leiris n'oublie pas de se considérer comme un objet scientifique, ethnographique. Par la règle générale qu'il donne, il fournit un mode d'emploi : voilà comment je fonctionne Il essaie de toucher le lecteur par l'humain et l'aveu de défauts le plus souvent vertus, par exemple, le fait de ne pas être naturel. [...]
[...] Il y a ensuite le désir de se grandir aux yeux des autres, d'être conforme à ce que l'on attend de vous. La famille est montrée comme le déclencheur de cette vocation dramatique. C'est un monde clos qui se forge une identité, des règles personnelles : Dans ma famille on considérait la sensibilité comme une vertu La conjonction aussi marque la conséquence de cette idée sur l'enfant : il a voulu être en accord avec ce qu'on pensait de lui, ce qui, en définitive, est positif car il a voulu être vertueux. [...]
[...] Lorsque l'auteur est trahi par un défaut de mémoire, un flou temporel (l6-7 Il me serait impossible . ) cela permet de créer un effet de réel car la mémoire est défaillante mais certains souvenirs manquants resurgissent avec plus de pertinence. Ce flou temporel met en valeur les certitudes de l'auteur car ce goût des larmes est déjà là depuis la plus petite enfance (de très bonne heure même très jeune Certaines expressions vagues donnent l'idée d'un tâtonnement vers la vérité à la manière des essais de Montaigne : l'auteur fait l'essai de saisir des impressions fugaces, ce qui renforce l'effet vrai Il me serait à peu près impossible [ ] à quel moment comme si Enfin, l'auteur souligne avec des parenthèses (l41 tant pis pour les grands mots et l'italique qu'il semble s'excuser d'employer des expressions excessives. [...]
[...] De très bonne heure, je sais que j'eux le goût des larmes, joint à celui d'une certaine comédie. Il me serait à peu près impossible de dire à quels moments, même très jeune, j'étais vraiment naturel, à quels moments j'incarnais un personnage, non pas, en vérité, dans un but concerté d'hypocrisie (car, bien souvent, j'étais ma première dupe) mais par besoin instinctif de me grandir aux yeux des autres ou à mes propres yeux. Dans ma famille on considérait volontiers la sensibilité comme une vertu particulière aux membres de la maisonnée ; de fines natures des sensitifs pensait-on plus ou moins de mes frères et de moi. [...]
[...] Il cherche un public, veut des preuves d'amour, être le centre de l'attention pour qu'on vint tendrement pour être plaint Sa sœur, qui le réconforte, est un substitut maternel lorsqu'il est loin de la maison, à Biarritz. Enfin, un dernier motif est avancé : celui d'une certaine sensualité, volupté positive qui lui permettraient de se régénérer c'est-à-dire d'être pur et d'accéder à un autre état comme si les pleurs pouvaient le délivrer de ses tensions. C'est un bien-être à la fois physique et moral. Les pleurs tragiques ont, comme au théâtre, une fonction cathartique. Notons que le symbolisme de l'eau s'y prête. Cela lui permet d'y voir plus clair et d'être en accord avec le monde. [...]
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