Pascal disait que le moi est une chose « haïssable ». Cette affirmation n'est plus de mise... De différentes manières, télévision, radio, journaux sans oublier le home page très convoité, tout ceci nous inonde de confidences. Certains se cherchent d'autres se trouvent et se perdent dans ces récits de vie. Il serait bon alors de savoir la réelle part de vérité de ceux-ci (...)
[...] Ces écrits servent donc à chacun, certains comprennent les conflits et les relations humaines plus que complexes et d'autres y trouvent le moyen de croire en l'avenir. Nous pouvons alors conclure que la lecture d'une autobiographie ne doit pas forcément être complétée par celle d'une biographie de l'auteur. Il est vrai que pour certains écrits, si l'on veut connaître a réalité, il vaut mieux lire également la biographie. Mais dans certains écrits la question ne se pose même pas. Il serait bon alors de savoir comment distinguer le vrai du faux. [...]
[...] Dans les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, le portrait de son père est éloquent et plutôt dur. Mais quand nous lisons Chateaubriand de Ghislain de Diesbach, la vérité est rétablie. Dans ce même récit, il y explique pourquoi Chateaubriand a déformé le portrait de son père : il ne se souvient que de la sévérité avec laquelle mon père a pu le reprendre : sévérité qu'il méritait pour son peu d'application, car c'était un franc polisson dans son enfance ; il ne se souvient donc que de la terreur qu'il lui inspirait à cet âge, et quand la raison est venue, n'étant point avec notre père, il n'a pu apprécier ni sa bonté, ni son mérite écrit l'une de ses sœurs. [...]
[...] Dans ce genre de récit il n'est pas nécessaire de compléter notre lecture autobiographique par une biographie de son auteur. Mais est-il si important de connaître la vérité exacte des écrits ? Le fait de lire une autobiographie n'est pas pour savoir si l'auteur a menti ou non. Certains se cherchent dans ses écrits et se comparent à l'auteur. Qui ne s'est pas imaginé être à la place de la petite fille que Simone de Beauvoir met en scène ? [...]
[...] Primo Levi a écrit Si c'est un homme en vu d'une libération intérieure et sous une impulsion excessive Il explique dans sa préface qu'il n'a en aucun cas menti et que tant encore dans le camp il avait réfléchi à ce livre. Jorge Semprun lui pense qu'il y aura toujours une part d'ombre et se bat pour faire taire sa culpabilité d'en être revenu. Ils sont tous deux différents mais ont le même désir d'authenticité. De plus dans les confessions à dieu, étant un acte religieux, l'auteur ne ment pas. Dans les Confessions de St Augustin, il avoue avoir volé des pores pour le simple plaisir mais il s'en veut. [...]
[...] Nous pouvons nous demander alors s'il est nécessaire de compléter une lecture autobiographique par une biographie de son auteur. Dans cette perspective nous verrons d'abord qu'il est nécessaire de faire cette démarche lorsque nous avons un doute sur la véracité de l'œuvre. Puis nous verrons que pour certains écrits, il n'est pas nécessaire de compléter cette lecture puisque nous savons pertinemment que c'est la vérité. Enfin nous nous demanderons si il est vraiment nécessaire de savoir qu'elle part de vérité comporte l'autobiographie ou si on ne cherche pas autre chose en lisant ce genre de récit. [...]
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