« A l'origine de la lecture, il y a le désir. Lire est d'abord une promesse de plaisir ». Cette affirmation de Vincent Jouve suggère que tout lecteur potentiel d'une œuvre littéraire se trouve, avant toute chose, en quête d'une expérience qui lui procurera plaisir et divertissement. Dans quelle mesure, donc, peut-on dire que la lecture littéraire correspond à la recherche d'une expérience de plaisir ? Le lecteur ne recherche-t-il pas dans un même temps des expériences plus subtiles, qui puissent, d'une certaine manière, le transformer ? En ouvrant un roman, chacun s'attend d'abord à ce que le texte, l'intrigue ainsi que l'écriture même apporte une certaine satisfaction, voire un plaisir immense. Pourtant, si la lecture est véritablement une expérience à part entière, c'est qu'une sorte d'apprentissage a lieu. Le seul plaisir de la lecture n'est, en effet, sans doute pas à même de combler entièrement un lecteur. Ce plaisir s'avère toutefois être parfaitement indispensable : pour tirer des enseignements d'une lecture, il faut au moins avoir envie de la poursuivre.
Un lecteur recherche avant tout, par le biais de la lecture d'un texte littéraire, son plaisir. En ouvrant un livre, il part, en quelque sorte, en quête de satisfaction et de divertissement. En quoi la relation texte/lecteur permet-elle généralement d'aboutir à cette nécessité de plaisir ? Par quoi est suscité ce plaisir ?
Le cadre fictif constitue une sorte d'alternative au monde réel dans lequel évolue le lecteur. Le poids de la réalité immédiate peut, pour ce dernier, être tel que la virtualité devient refuge, échappatoire éphémère. Ouvrir un roman revient alors à mettre de côté, durant le temps de la lecture, un ensemble de contraintes quotidiennes pour se plonger dans un nouvel univers dans lequel le lecteur n'a pas, a priori, de responsabilités.
[...] En ouvrant un roman, chacun s'attend d'abord à ce que le texte, l'intrigue ainsi que l'écriture même apportent une certaine satisfaction, voire un plaisir immense. Pourtant, si la lecture est véritablement une expérience à part entière, c'est qu'une sorte d'apprentissage a lieu. Le seul plaisir de la lecture n'est, en effet, sans doute pas à même de combler entièrement un lecteur. Ce plaisir s'avère toutefois être parfaitement indispensable : pour tirer des enseignements d'une lecture, il faut au moins avoir envie de la poursuivre. [...]
[...] En ce sens, la lecture littéraire peut être conçue comme un véritable soulagement. L'univers crée par la fiction, qu'il soit réaliste ou non, est clos sur lui-même dans la mesure où les événements et personnages décrits ne peuvent évidemment pas déborder ou s'échapper du livre. La fiction est donc rassurante pour le lecteur: même si cette dernière peut parfois susciter son malaise, il se souvient toujours qu'il ne s'agit que de fiction. L'imaginaire construit par l'auteur nourrit celui du lecteur : il imagine à son tour et à sa manière ce qui a déjà été imaginé au moment de l'écriture. [...]
[...] La lecture littéraire permet ainsi de créer constamment de nouveaux lecteurs : il s'agit de lecteurs qui modifient leur démarche, leur méthode de lecture. L'expérience de la lecture, lorsqu'elle favorise une évolution du lecteur, est déjà en partie réussie. Cependant, pour que cette réussite soit complète, le lecteur doit prendre du plaisir. Le plaisir nécessaire La recherche du plaisir de la lecture doit aboutir pour que le texte ne sombre pas complètement dans l'oubli. En effet, c'est le plaisir que ressent le lecteur qui suscite son intérêt pour le texte. [...]
[...] La lecture est, lorsque le lecteur prend du plaisir, déjà réussie. Conclusion Ce que recherche sans doute inconsciemment le lecteur à travers la lecture littéraire, c'est une subtile association de plaisir et de connaissance. L'expérience en elle-même ne peut, d'ailleurs, être véritablement construite que lorsque ces deux éléments sont présents. Dire, cependant, qu'on lit une nouvelle pour s'instruire risque de faire sourire ; car ce qui différencie, notamment, le texte dit littéraire du texte non littéraire, c'est justement le fait que l'aspect didactique est, si non placé au second plan, généralement davantage implicite, diffus. [...]
[...] Le lecteur, dit Vincent Jouve, ne peut retirer une expérience de sa lecture qu'en confrontant sa vision du monde à celle impliquée par l'œuvre Cette confrontation nécessaire rend le lecteur particulièrement actif dans la mesure ou il tire des conclusions d'une sorte de comparaison entre son opinion personnelle et celle qui lui semble sous-entendue dans le texte. Il est néanmoins peu probable que plusieurs lecteurs parviennent exactement à la même conclusion puisque la réception du texte est purement subjective et personnelle. Le texte littéraire peut être vu comme un miroir déformant du monde. Cette re-création du monde suscite une réflexion du lecteur qui peut ensuite re-créer lui-même son propre monde et même sa propre vie. [...]
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