L'image nécessite souvent un décodage de la part du lecteur : l'idée peut paraître recouverte d'un voile qui l'opacifie. Ainsi l'allégorie de la fable n'est pas toujours évidente à décrypter (la cigale de la fable de La Fontaine peut ainsi être comprise comme l'allégorie de l'artiste qui chante de manière désintéressée pour le public, mais La Fontaine n'explicite nullement cette allégorie) (...)
[...] avocats, hommes politiques, publicitaires, savent se faire poètes pour conférer à leur argumentation la force du langage poétique ? II. DES ÉLÉMENTS POÉTIQUES QUI RENFORCENT LE PLUS SOUVENT LA DIMENSION ARGUMENTATIVE DE LA POÉSIE A. La force expressive des registres issus de la poésie au service de l'argumentation Plusieurs registres littéraires sont issus de la poésie (le lyrisme de la poésie lyrique, le registre épique de l'épopée, le pathétique de la tragédie notamment considérée par Aristote comme une partie de la poésie d'après La Poétique, ) et leur capacité à exprimer et à susciter telle ou telle émotion en ont assuré le succès et la diffusion bien au-delà des autres genres littéraires. [...]
[...] Le haïku doit en principe comporter un kigo c'est-à-dire une référence à la nature ou un mot clé concernant l'une des quatre saisons. Ex. de haïku de Kyoshi Takahama [1874-1959] : Hata no gotoku nabiku fuyuhi o futo mitari Comme un drapeau Il flotte semble-t-il Le soleil d'hiver Le vers implique aussi une condensation de la pensée : rares sont les propositions qui débordent sur plusieurs vers (surtout pendant le Classicisme) et la pensée est davantage exprimée sous formes de traits que de longs développements, comme en témoignent ces deux vers célèbres du Cid de Corneille : Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, La valeur n'attend point le nombre des années. [...]
[...] Il est ainsi assez logique que le XVIIIème siècle, siècle de la raison, n'ait pas produit de véritable poésie, excepté celle d'André Chénier. C'est cette spécificité de la poésie qui a amené le philosophe Théodore Jouffroy à écrire au début du XIXème siècle : La poésie chante les sentiments de l'époque sur le beau et le vrai. Elle exprime la pensée confuse des masses d'une manière plus animée, mais non plus claire, parce qu'elle sent plus vivement cette pensée, sans la comprendre davantage. [...]
[...] Ainsi l'allégorie de la fable n'est pas toujours évidente à décrypter (la cigale de la fable de La Fontaine peut ainsi être comprise comme l'allégorie de l'artiste qui chante de manière désintéressée pour le public, mais La Fontaine n'explicite nullement cette allégorie). Les images sont parfois riches de plusieurs interprétations et le lecteur peut ne pas saisir toute la richesse d'un poème. Ainsi, le Surréalisme s'est rendu célèbre par son refus d'une description plate de la réalité et par le goût d'images extraordinaires ou de jeux verbaux susceptibles de maintes lectures. [...]
[...] À l'inverse d'un romancier, dont le langage requiert moins une acclimatation du lecteur, le poète est rarement lu immédiatement. De nombreux poètes ne sont découverts que tardivement voire une fois morts et rares sont les poètes qui voient leurs œuvres publiées à un grand nombre d'exemplaires ou qui sont connus de leur vivant. [...]
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