Lecteur, auteur, littérature, oeuvre, ouvrage, roman, lecture, compétition littéraire, écrivain, appréciation culturelle, poète
On tend souvent à penser qu'un livre doit être « bon », quel que soit son genre, son style ou son histoire. Cette appréciation subjective laisse l'oeuvre au pouvoir absolu du lecteur et rend la compétition littéraire féroce parmi les écrivains, ainsi inscrits dans une course à la gloire. On se demande si tel auteur, en vertu des sujets abordés ou de ses succès en librairie, est un bon auteur. Mais se demande-t-on parfois ce qu'est un bon lecteur ?
[...] Il s'agit d'un mécanisme d'influence culturel car lorsque le lecteur lit le livre, il plonge dans une réalité-fiction qui ne lui appartient pas et est tenté de vivre les sentiments ou raisonnements présentés par l'auteur. On peut être tenté de penser qu'ils se comprennent. Dès lors, auteur et lecteur se fondent dans une seule et même identité, celle du livre choisi. C'est pourquoi, le lecteur entre en lecture comme un globe-trotteur entre en voyage. Il est ouvert à la découverte, présent à l'histoire, dépourvu de préjugés et prêt à une expérience nouvelle. [...]
[...] Qu'est-ce qu'un bon lecteur ? On tend souvent à penser qu'un livre doit être « bon », quel que soit son genre, son style ou son histoire. Cette appréciation subjective laisse l'œuvre au pouvoir absolu du lecteur et rend la compétition littéraire féroce parmi les écrivains, ainsi inscrits dans une course à la gloire. On se demande si tel auteur, en vertu des sujets abordés ou de ses succès en librairie, est un bon auteur. Mais se demande-t-on parfois ce qu'est un bon lecteur ? [...]
[...] Il montre ainsi qu'il se place, avant la création, dans un avancement sur le jugement de valeur et le jugement esthétique qui sera fait de son œuvre. Dès lors, les poètes, romanciers et auteurs s'apprécient et se critiquent autant que les thèmes de leurs livres, les plaçant d'emblée au rang délicat de metteurs en scène artistiques de leurs œuvres. Flaubert écrivait que « L'auteur, dans son œuvre, doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout, et visible nulle part ». [...]
[...] Si l'appréciation littéraire s'inscrit, depuis toujours, dans une tradition de critique et jugement à l'égard de l'œuvre comme de son auteur, les contradictions auxquelles elle renvoie mettent en question son équité. En effet, rappelons que le Roméo et Juliette de Shakespeare, qui connut le succès que l'on sait, fut d'abord jugée comme une mauvais pièce tandis que Madame Bovary de Flaubert fut poursuivi pour immoralité tandis que Le Figaro déclarait que son auteur n'était pas un écrivain. Dès lors, ces erreurs de jugement, semble-t-il, posent la question de la légitimité du public dans son accueil subjectif. Se peut-il que le lecteur se trompe ou s'illusionne? [...]
[...] Ils génèrent donc une grande tension mais surtout une perte de sens de la relation auteur-lecteur. La relation auteur-lecteur est donc une relation forte mais déséquilibrée, qui les place dans des rôles séparés voir opposés. Le lecteur reste le seul maître-juge de la qualité d'une œuvre, notamment grâce à la critique. Or, son opinion déterminante dépend de multiples éléments comme le lieu, l'époque ou le contexte et donne des résultats parfois très loin de ce qui était attendu ou espéré, même si le lien réel se double du rêve d'un lecteur « parfait », libéré de tout jugement. [...]
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