Leçons du voyage, portée didactique du voyage, littérature, voyage initiatique, ouverture du monde, quête philosophique, antiquité, moyen-âge, valeurs patriotiques, religieuses, voyage initiatique d'Ulysse
"Le voyage est comme un livre dont chaque pas nous ouvre une page". Un voyage initiatique est, selon sa définition première, un voyage au cours duquel un individu affronte des obstacles et vit de nouvelles expériences, et ce afin de lui enseigner quelque chose, de lui apporter un savoir, une connaissance sur le monde, sur l'autre, mais aussi de lui-même. Il permet alors de se défaire de ses préjugés en découvrant un nouvel espace. Le voyage initiatique facilite alors l'accès au savoir, au dépassement de soi et au développement de notre esprit critique. Un voyage initiatique ne nécessite pas forcément un déplacement réel, il peut être également un voyage intérieur, métaphorique.
[...] La découverte de l'autre se fait grâce à la présence de Passepartout. C'est par ses yeux que le lecteur va pouvoir voyager et les nouveaux lieux et cultures. À chaque étape, Passepartout va explorer le Nouveau Monde qui l'entoure, et fait ainsi profiter au lecteur des beautés de la nature et des monuments qu'il découvre. Cependant, Phileas va refuser cet apprentissage, en restant enfermé, et dont la manière de penser et d'agir semble s'apparenter à celle d'une machine : « Il était donc fondé à se demander si un cœur humain battait sous cette froide enveloppe, si Phileas Fogg avait une âme sensible aux beautés de la nature, aux aspirations morales »[11]. [...]
[...] Le récit fait souvent écho à la mort, ici symbolique et synonyme de renaissance. Sur l'île des Phéaciens, Ulysse se réveille nu, en position fœtale[5], comme un nouveau-né. Au chant XI, Ulysse meurt symboliquement en pénétrant dans le Royaume des Morts et lorsqu'il en ressort, il « renaît ». Enfin sont illustrées les faiblesses des hommes, face aux tentations : Ulysse ne résiste pas à la tentation de se vanter et de se moquer du Cyclope, en révélant son nom[6], provoquant la colère de Poséidon, cause directe son errance. [...]
[...] Passant par la France, les Indes, la Chine, le Japon, les États-Unis, l'Irlande avant de retourner enfin en Angleterre, c'est un voyage qui lui fera découvrir de nouvelles cultures et des systèmes culturels et idéologiques. Notons toutefois que la sortie de ce roman coïncide à quelques mois près, avec l'ouverture d'une voie ferrée en Inde permettant de faire le tour du monde effectivement en 80 jours. Cette ouverture est d'ailleurs rapportée en début de roman et est la base du pari. Ce voyage initie les deux personnages à des cultures étrangères. [...]
[...] Au départ, le voyage de Candide est subi. Il va ainsi passer par différents pays afin de retrouver Cunégonde, faisant sans cesse la rencontre d'adjuvants, tels que Cacambo, le premier personnage avec Martin et la vieille à présenter des idées rationnelles ; Martin, qui à l'opposition de Pangloss est pessimiste, et Pangloss, le philosophe optimiste critiqué tout au long de l'œuvre, et représentant à travers sa philosophie la Théorie de Leibnitz que Voltaire réfute « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles »[7] ; et tantôt lui montrera un autre aspect du Mal qui règne dans le monde, et des tabous : l'esclavagisme, le cannibalisme, la zoophilie, le meurtre, le vol, le mensonge, la guerre haineuse, ou encore l'obscurantisme religieux et les superstitions. [...]
[...] Ici en effet, il est question non seulement du travail en lui-même, mais aussi du travail de l'esprit, qu'il faut entretenir, nous permettant de réfléchir sur la vie et d'améliorer les choses dans le monde. Par cette morale finale, il démontre qu'il a enfin compris que c'est sur terre et avec un travail acharné qu'on peut construire le bonheur, et non par une philosophie optimiste ou par la croyance en une religion. Le voyage initiatique que mène Candide fait donc de ce récit un roman d'éducation. [...]
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