Le titre du roman de Tomasi Di Lampedusa, Le Guépard, fait écho au blason de la famille du personnage principal, le prince de Salina, représentant un « Guépard dansant ». Giorgio Bassani, le premier éditeur du roman chez Feltrinelli, rappelait d'ailleurs que le blason de la famille Lampedusa n'était pas le même que celui donné aux Salina puisqu'il s'agissait d'un léopard rampant (« dressé sur les pattes postérieures »), preuve de la volonté de l'auteur de se détacher de son personnage de fiction pour lui fournir un caractère propre, différent même dans les armoiries distinguant sa famille (...)
[...] Le guépard dansant de l'emblème vieillit et se lasse des occupations de son temps, il devient ce guépard affaibli qui attend la mort comme il attendrait un rendez-vous galant, image d'une aristocratie vivant ces derniers instants sans jamais avoir la force ou l'envie de se rebeller contre cette mort si proche. [...]
[...] En cela on peut voir le titre de guépard comme ne représentant qu'incomplètement la nature et la trajectoire de Don Fabrizio : au-delà de cette image de félin puissant et délicat, c'est aussi un homme las et passif que l'on apprend à connaître. Pour Don Fabrizio, la prise de conscience du déclin en marche arrive finalement assez tardivement : le bestiaire n'exprime dans les premières parties que la puissance aristocratique qu'il représente, sans encore en montrer les limites ou les faiblesses. [...]
[...] Littérature : Le Guépard de Tomasi Di Lampedusa Quel sens prend le titre au vu de l'ensemble de l'œuvre ? Le titre du roman de Tomasi Di Lampedusa, Le Guépard, fait écho au blason de la famille du personnage principal, le prince de Salina, représentant un Guépard dansant Giorgio Bassani, le premier éditeur du roman chez Feltrinelli, rappelait d'ailleurs que le blason de la famille Lampedusa n'était pas le même que celui donné aux Salina puisqu'il s'agissait d'un léopard rampant dressé sur les pattes postérieures preuve de la volonté de l'auteur de se détacher de son personnage de fiction pour lui fournir un caractère propre, différent même dans les armoiries distinguant sa famille. [...]
[...] Les yeux mi-clos du prince faisant immanquablement penser aux petits yeux plissés et perçants du félin, et plus précisément encore du guépard. A cette majesté s'ajoute une certaine froideur, même envers les personnes qu'il devrait affectionner le plus : sa femme et ses enfants ne reçoivent guère de gage de son affection, une affection surtout faite de retenue et de pudeur, une affection que l'on pourrait dire guépardesque De cette omniprésence du guépard au fil du roman, qu'il s'agisse de son image sur des objets ou d'attitudes du prince le rappelant, découle une ressemblance entre l'homme et l'animal par la puissance physique tout d'abord : à la fin du Rosaire, le prince se lève et le heurt de son poids de géant [fait] trembler le plancher et le narrateur de préciser non qu'il fût gros : il n'était qu'immense et très fort ; sa tête effleurait les lustres. [...]
[...] Le guépard est en effet réputé pour être l'animal le plus rapide du monde dans sa course, élément qui contraste visiblement avec le caractère posé et réfléchi du très sicilien Don Fabrizio. Déclinant l'offre d'être sénateur que lui apporte Chevalley, il dit à cet égard : toutes les manifestations siciliennes sont des manifestations oniriques, même les plus violentes : notre sensualité est un désir d'oubli, nos coups de fusil et de couteau, un désir de mort ; désir d'immobilité voluptueuse, c'est-à-dire encore de mort, notre paresse, nos sorbets à la scorsonère ou à la cannelle ; notre aspect méditatif est celui du néant qui veut scruter les énigmes du nirvâna. [...]
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