Lampedusa s'est attaché dans son roman à représenter les caractéristiques de la femme sicilienne et sa place au sein de la société du XIXème siècle. L'univers féminin est important mais hormis Angelica et dans une moindre mesure Concetta, elles interviennent peu. Les femmes sont présentées à travers leurs relations avec les hommes, elles vivent dans leur ombre et n'ont pas de véritable rôle. Parfois même elles sont réduites à l'état de décor désolant d'une race dégénérée comme les jeunes filles que le Prince observe le soir du bal et qu'il compare à des "guenons". Quelle est la place qui leur est accordée dans Le Guépard et plus généralement dans cette société du XIXème siècle ? (...)
[...] Malgré ses supplications il va quand même rejoindre sa maîtresse à Palerme, et lorsqu'elle se révolte à l'annonce du mariage de Tancrède et d'Angelica, ses invectives et ses injonctions sont vaines : " pas de ces "tu feras" et "tu ne feras pas". C'est moi qui décide ; [ . ] Ça suffit." (page 107) L'épouse de Calogero Sedara, donna Bastiana est encore plus dévalorisée, elle est réduite à un objet sexuel. Son mari ne la sort jamais tant il a honte d'elle parce qu'elle ne sait ni lire ni écrire, elle n'est même pas une bonne mère, mais il la garde jalousement recluse tant elle est belle. [...]
[...] Cependant les femmes sont réduites à l'état de décor désolant d'une race dégénérée comme les jeunes filles que le Prince observe le soir du bal. Les filles Salina sont «rondelettes, à la santé florissante, avec leur fossettes malicieuses». Les femmes qui ne sont pas issues de l'aristocratie dans le romain font souvent l'objet d'une comparaison animale, ainsi la prostituée Mariannina est «une sorte de Bendico en jupon de soie». Donna Bastiana est qualifiée de «très belle jument juste bonne pour le lit» par Don Ciccio Tumeo, Angelica en dehors de ses «dents de louve» qui marquent son opportunisme est aussi décrite de la façon suivante : «son teint devait avoir la saveur de la crème fraîche, sa bouche enfantine, celle des fraises». [...]
[...] Elle est intelligente et opportuniste et n'hésite pas à mettre son physique en avant pour parvenir à ses fins. Son histoire au fil du roman rapporte le modèle de l'évolution sociale à travers le mariage. Elle arrive à se fondre dans la société de l'aristocratie et s'adapte avec aisance à toutes les situations. Elle est aussi une femme émancipée, en contraste avec les jeunes filles Salina. Elle n'hésite pas à tromper son mari et ne se laisse pas soumettre. [...]
[...] Quelle est la place qui leur est accordée dans Le Guépard et plus généralement dans cette société du XIXème siècle ? Toutes les femmes décrites sont cependant très différentes les unes des autres, de l'épouse soumise à la femme libérée en passant par la femme typiquement sicilienne, dure et autoritaire. L'épouse et la maîtresse Nous retiendrons deux aspects de la femme : L'épouse (hormis Angelica qui est l'épouse parfaite puisqu'elle synthétise la sensualité, la femme du monde et la compagne au service de l'ambition de son mari.) est malmenée dans Le Guépard, elle joue le rôle de génitrice comme Maria Stella, mariée à seize ans à un homme de quatorze ans son aîné. [...]
[...] Elle n'est pas l'aînée des filles, mais elle est, dès la première partie, un personnage sur qui porte l'attention. Le Prince a en effet compris que jeune fille doit nourrir quelque sentiment pour Tancredi», même s'il se fait peu d'illusions sur un éventuel mariage. Elle est blonde, comme son père aux yeux bleus et est présentée comme une fille timide et réservée. Elle est la personnification de la Sicile : à la fois sèche et sévère mais néanmoins attirante. Dans cette période de déclin du prestige de sa caste, Concetta se trouve condamnée à incarner la résistance à tout compromis des idées nouvelles. [...]
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